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25 août 2014 1 25 /08 /août /2014 07:13

 

Il va finir par ouvrir sa propre boutique de paris en ligne. Burkho, encore lui, remporte le jeu-concours du blog portant sur la coupe du monde 2014. Il est l’un des trois pronostiqueurs à avoir fait confiance à l’Allemagne pour devenir le premier pays européen à remporter la coupe du monde en dehors du Vieux Continent, qui plus est sur les terres sacrées du pays des cariocas. N’ayant pas trouvé le finaliste malheureux, il ne devance Scotto et Gilles que grâce à la question subsidiaire, s’étant approché le plus près des 171 buts inscrits durant la totalité de la coupe du monde (158 buts pour Burkho, contre 155 à Scotto et 154 à Gilles).

 

Dommage pour junior, TAMET69, Guitou et Olas qui avaient trouvé les deux finalistes et qui, comme Charelca (et d'autres), pensaient qu’il était temps pour Messi de rejoindre Diego et Pelé au royaume des phénix à crampons. Le coup n’est pas passé si loin, mais les deux ratés d’Higuain et Palacio, aux cauchemars éternels, ont rappelé que l’émotion d’une finale peut submerger même les meilleurs attaquants (l’un et l’autre ont inscrit près de 180 buts chacun durant leur carrière).

 

En face, les allemands, s’ils se sont faits peur face aux Fennecs dans l’incertitude classique des huitièmes de finale, ont confirmé les promesses affichées il y a quatre ans (à relire: http://humeurdefoot.over-blog.com/article-objectif-2012-pour-la-mannschaft-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-4-10-54729551.html). Joachim Löw, qui a humilié tactiquement Didier Deschamps au Maracana, a compris que Lahm ne serait jamais aussi bon que dans son couloir et que Schweinsteiger restait toujours et encore le guide et le baromètre de la Mannschaft.

 

Le tsunami de 30 minutes qui a pulvérisé la Seleçao, rasé les espoirs d’une sixième étoile pour toute une nation et rappelé les errances d’une équipe moyenne que le seul talent de Neymar ne pouvait indéfiniment masquer, restera probablement le moment le plus extraordinaire, le plus fou et, au fond, le plus beau, de cette magnifique coupe du monde, apanage du jeu offensif et de la résistance physique d’athlètes ultra-préparés.

 

Du côté de la Maison Bleue, quatre ans après un autre tsunami, on a failli vibrer de plaisir. Mais la peinture était encore trop fraîche. Elle le sera encore, probablement, dans deux ans, pour son Euro domestique, mais au moins semble-t-elle ne plus vouloir ni se fissurer, ni finir hantée. Je maintiens que Pogba sera son guide lors de la prochaine coupe du monde en 2018, vingt ans après Zizou et deux fois vingt ans après Platoche. Deux fois vingt ans… pfff, on vieillit, on vieillit…

 

Charelca

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4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 10:25

 

Contre son plus vieil ennemi, l’équipe de France a l’occasion unique, dans un temple, de lancer une véritable frénésie nationale, chassant toutes les rancœurs du passé et les quelques doutes du présent...

 

 

C’est plus fort que nous. Plus fort que tout. A quelques heures du match le plus excitant des Bleus depuis la finale du Mondial 2006, le cœur de tous les français, petits et grands, hommes, femmes et enfants, bat fort.

 

Quand l’école sera finie, il restera une heure et demie pour se préparer, se maquiller, accrocher les drapeaux aux volets, installer les chaises des voisins et la télé dans le jardin et vérifier que les bières sont bien au frais.

 

C’est que, guidés par un druide sans potion mais aux pouvoirs magiques, les Gaulois de Rio peuvent conduire tout un pays au carnaval, 16 ans après celui de sa coupe du monde, lancé après un quart de finale suffocant face aux Romains.

 

On ne demande que ça, alors que tout boîte par ailleurs, jusqu’au plus haut niveau… On veut vibrer, encore plus, et la perspective de retrouver le Brésil en demi-finale changerait totalement, c’est acquis d’avance, la face du week-end à venir et du début de semaine prochaine pour tout un pays.

 

C’est bien ce quart de finale qui va en décider. C’est le juge de paix. Contre cette immense nation de football, l’un des deux grands favoris de la compétition, l’équipe de France a moins de certitudes sur son jeu que son adversaire du jour, c’est un fait. Mais elle paraît portée, transportée même, et rien ne semble pouvoir l’effrayer.

 

Le poids du passé ? 82 ? 86 ? La plupart des Bleus d'aujourd'hui n’étaient encore que des projets dans l’esprit de leurs parents quand Schumacher, Hrubesch et les autres avaient plongé tout un pays dans la désolation au lendemain de la fameuse bataille de Séville. Et si tous les quadras du foot ont encore, et pour toujours, les images de cette tragédie en tête, le match de cet après-midi ne s’inscrit pas dans un esprit de revanche.

 

L’enjeu est ailleurs et il est bien plus noble. Martyrisés, salis et rejetés il y a quatre ans, le maillot bleu et l’institution qui le représente cherchent la rédemption. Nos Bleus sont sur le bon chemin et une élimination ne gommerait pas, bien sûr, les promesses affichées, à deux ans seulement de l’Euro domestique.

 

Mais il est clair qu’un exploit ce soir réinstallerait, dès à présent et pour de bon, nos plus célèbres ambassadeurs dans le cœur de tous les fidèles. Rien ne serait oublié, jamais, mais tout sera pardonné.

 

Sans Ribery, mais avec Evra, les Bleus se dressent face aux allemands avec des chances réelles de gagner la bataille. L’équipe parait assez homogène et la leçon donnée face à la Suisse a apporté de sérieuses indications sur son potentiel.

 

Les petits suisses n’ont rien de Goths, certes, mais si le milieu de terrain français continue son travail de sape, usant son adversaire jusqu’à ce qu’il recule, il peut soulager sa base arrière, certes imperméable depuis le début de la compétition (deux buts seulement encaissés, face à la Suisse, à un moment où cela ne comptait déjà plus) mais qui, soyons lucides, n’a pas encore subi, non plus, de sérieuses attaques.

 

Or Müller, Özil, Götze, voire Schürrle ou Klose, c’est du gros calibre. En face, Sakho et Varane ne peuvent pas encore être parfaitement réglés et Evra, c’est un fait, peut dérailler à tout moment. C’est la réserve majeure qu’on opposera au positivisme ambiant.

 

Pour le reste, la magie de Deschamps, le talent conjugué de Benzema et Pogba et les coups de pied arrêtés de Valbuena sont des armes absolues capables de faire mal à cette Mannschaft-là, moins séduisante qu'il y a quatre ans, la faute peut-être à l'influence déclinante de Schweinsteiger.

 

La bataille sera rude, intense et à n’en pas douter équilibrée. Elle se gagnera donc, aussi, forcément, au courage. Et si dans ce domaine-là, on sait toujours à quoi s’attendre avec les allemands, on attend encore de mesurer celui de ces Gaulois. Mais avec un tel druide, qui sait si ce ne sont pas les Goths qui craignent que le ciel leur tombe sur la tête ?...

 

Charelca

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28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 17:52

 

Après une phase de poules exceptionnelle, la 20ème Coupe du monde de football peut marquer à jamais l’histoire de son sport, et même du sport en général, dans le pays qui en a fait sa légende.

 

Il faudra pour cela que les équipes encore en course gardent (pour la plupart) leur élan résolument offensif, une certaine insouciance et, surtout, assez de ressources physiques chez leurs représentants pour continuer à ne rien calculer.

 

L’heure des calculs, en tout état de cause, est passée. La suite, on le sait, sera tragique. C’est l’heure des duels d’une soirée (ou d’une après-midi), des éliminations directes, l’heure des K.O., des joies toujours plus extatiques, des issues cruelles et des regrets éternels.

 

La première scène de ce second acte durera 4 jours, 8 matches et c’est très généralement celle qui fait le plus peur aux grands favoris. Car les challengers sont évidemment dans la dynamique vertueuse de leur qualification, encore plein de jus, prêts à tout donner face aux stars d’en face, pendant 90 minutes, voire 120 s’il le faut. Ils entrevoient l’exploit, sans pression encore démesurée (bien loin de celle d’une demi-finale et à des années-lumière d’une finale paralysante), imaginant le retentissement fracassant d’une qualification dans leur pays, les propulsant en héros pour l’éternité.

 

C’est bien pour cela que le Brésil, l’Argentine et l’Allemagne, rejoints, après un premier tour quasi-parfait, par les Pays-Bas, se méfieront des 4 soi-disant petits qui vont les défier, les yeux dans les yeux, ces deuxièmes de groupe qui peuvent transformer leur Mondial en un échec cuisant.

 

L’équipe de France, brillante première du groupe a priori le plus faible, n’échappe pas à la règle. Au regard de sa démonstration face à des suisses (qui n’avaient pas paru aussi petits depuis bien longtemps), elle a fait naître de bien beaux espoirs, déraisonnables parfois, mais ô combien vivifiants, après 4 ans d’une migraine si assommante que tous les amoureux du ballon rond ont frisé la déprime.

 

Même face au champion d'Afrique, elle doit gagner. Pour réussir complètement son Mondial et parce que personne ne veut passer à côté d'un 1/4 de finale de légende le vendredi 4 juillet : France-Allemagne, à Rio, au Maracana.

 

Si l’on ajoute la Belgique, également favorite face aux américains, voilà six 1/8èmes de finales a priori déséquilibrés. Mais a priori seulement. Car il y a fort à parier qu’un, deux, voire trois (vu le resserrement toujours plus fort de niveaux entre les nations) de ces favoris vont passer à la trappe. Lesquels ? Allez, Charelca se lance dans les pronostics… et attend les vôtres, bien sûr…

 

Brésil-Chili : 1-1 après prolongations

 

Le Chili, magnifique contre l’Espagne, a une vraie chance. Le Brésil s’en sortira si les affaires continuent de tourner dans le bon sens, c’est-à-dire le sien, et si Neymar parvient à semer les 3 ou 4 chiens fous qui se relayeront pour mordre ses mollets.

 

Mais si la qualification doit se jouer au-delà du temps réglementaire, gare au drame national. Car Alexis et ses amigos ont tout du petit armé pour terrasser le gros. Ou au moins pour tenir jusqu’aux tirs au but. Et là…

 

Colombie-Uruguay : 2-0

La Colombie pourrait être la grande surprise de cette coupe du monde. Elle joue bien, très bien, emmenée par l’immense talent de James Rodriguez. Les uruguayens ont certes plus d’expérience, mais sans Suarez, ils paraissent désarmés.

France-Nigéria : 3-1

Brasilia, 13h00 : gare au coup de chaud ! Le match sera très compliqué. Mais les Bleus semblent portés par un élan collectif, un état d’esprit conquérant et un druide prophète en son pays : Didier Deschamps.

Et puis, rien que pour retrouver son meilleur ennemi 4 jours plus tard, 32 ans après la demi-finale de Séville et 28 ans après celle du Mexique, la France ne peut pas ne pas s’offrir un ¼ de gala au Maracana.

Allemagne-Algérie : 2-0 après prolongations

C’est le 1/8ème a priori le plus déséquilibré. Car la marge de l’Allemagne sur l’Algérie est énorme et doit lui suffire pour écarter des Fennecs, même les plus rusés.

Mais parce que le foot est unique, il flotte le parfum d’un exploit majuscule, qui s’inscrirait parmi les plus grands de l’histoire de la Coupe du monde.

La rencontre pourrait donc bien se prolonger 30 minutes, même si les allemands, à l’usure, devraient s’en sortir, comme toujours, peut-être grâce au 16ème but historique de Miroslav Klose.

Pays-Bas – Mexique : 0-1

 

C’est probablement le 1/8ème de finale le plus excitant. Les mexicains sont redoutables, leur collectif un des plus huilés. Ils ont le jeu pour contrarier les néerlandais, quand bien même Robben paraît inarrêtable. La première grande surprise, ce pourrait donc bien être pour dimanche…

 

Costa Rica – Grèce : 0-1

 

Compliqué. Ça sent le match en bois, que le Costa Rica va tenter d’emballer mais qui pourrait basculer sur un bon vieux coup de pied arrêté vers la Grèce, miraculée du premier tour.

 

Argentine – Suisse : 2-1

 

Revigorés par le triplé de Shakiri face au Honduras, les helvètes peuvent inquiéter l’Albiceleste. Mais Messi semble enfin décider à inscrire son empreinte en Coupe du monde. Cela sera suffisant pour écarter la Suisse.

 

Belgique – Etats-Unis : 1-0

 

Sans faire de bruit, la Belgique donne raison à ceux qui la voyaient se positionner en vrai outsider dans cette compétition. Elle possède a priori la marge suffisante pour écarter des américains toujours en progrès, mais moins rompus à la répétition des matches de très haut niveau.

 

Charelca

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 23:17

 

Dans moins d’une semaine débutera la 20ème coupe du monde de l’histoire. Est-ce qu’une nation peut empêcher le Brésil, chez lui, d’être sacré pour la 6ème fois ? C’est un des principaux enjeux de l’inévitable jeu de pronostics que je vous propose...

 

Il faut faire vite car vous n’avez que jusqu’au jeudi 12 juin à 22h00 pour envoyer votre pronostic ! Après, il sera trop tard !

 

Règle du jeu :

C’est on ne peut plus simple : le gagnant sera celui qui aura trouvé le vainqueur de l’épreuve.

En cas d’égalité, le gagnant ayant trouvé le finaliste sera déclaré vainqueur.

En cas d’ex-aequo, les pronostiqueurs seront départagés par la question subsidiaire : combien de buts seront marqués durant la totalité de la coupe du monde (tirs aux buts non compris) ? Pour mémoire, en 2010, 145 buts avaient été inscrits…

 

La réponse se fera sous la forme suivante en cliquant sur le lien « commenter cet article » au bas du présent article :

 

Vainqueur : ___

Finaliste : ___

Question subsidiaire : ___ buts

 

C’est tout ! Voilà, bon pronostic et bonne coupe du monde !

 

Charelca

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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 14:55

 

Qu’elles ont dû être âpres, les discussions, depuis samedi matin jusqu’à hier soir, entre les dieux du foot réunis autour de la table, pour décider si la France du 3ème millénaire méritait de s’inviter au carnaval de la plus grande compétition sportive de l’ère moderne, dans le pays qui a fait la gloire de son sport et son universalité.

 

Méritaient-ils le châtiment éternel, ces imbéciles, ces hilotes millionnaires, dénués des valeurs humaines de base, bien au-delà des symboles patriotiques ? Le respect, l’humilité, le don de soi, l’altruisme, la politesse. Mais aussi le recul, la réflexion, l’autocritique, le sens de la mesure… Toutes ces vertus et qualités oubliées qui m’avaient conduit à ouvrir ce blog il y a trois ans et demi, au lendemain d’un abominable et improbable désordre (http://humeurdefoot.over-blog.com/article-54523481.html puis http://humeurdefoot.over-blog.com/article-la-tragedie-bleue-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-3-10-54672142.html).

 

Pour les uns, majoritaires, il fallait les radier à vie. Pas (seulement) pour l’exemplarité de la sanction en imaginant son effet dissuasif sur les générations futures. Mais pour tout changer : les cadres, les mentalités, une certaine politique et espérer recréer une cohésion, une dynamique, saine, ce ciment social dont une équipe nationale ne peut en aucun cas se passer pour exister et susciter l’adhésion et la passion.

 

Pour les autres, il fallait croire à la rédemption. Blanc ou Deschamps seraient les seuls à pouvoir y mener ce troupeau de brebis égarées par un système trop longtemps formaté et permissif, ces Dolly déconnectées du monde réel. Le premier a cru y parvenir, mais la mal était encore trop frais. Pour le second, sa légendaire bonne étoile et sa foi indéfectible dans le maillot bleu ont fini, au bout de l’interminable route de « l’enfer et contre tous », par expier les pires tourments de ces brebis, même les plus malades.

 

Comme un symbole, hier soir, Patrice Evra, le footballeur le plus détesté du pays, a réalisé un match somptueux. Il cristallise à lui seul tout ce que le footballeur amateur et l’amateur de football ont exécré pendant quatre ans. Et même s’il ne deviendra jamais la Jeanne d’Arc des temps modernes, loin s’en faut, même s’il ne gagnera jamais ne serait-ce que la place d’Amoros dans nos cœurs, la folie du Stade de France l’a entrainé, comme les autres, dans une sorte d’expiation nationale.

 

Oui, chacun, dans son canapé, a senti hier soir avant le coup d’envoi que quelque chose d’irrationnel allait se concrétiser. Tous n’en avaient pas forcément envie et chacun n’occultera jamais le passé. Mais la cause nationale l’emporte toujours. Quelle que soit son opinion, quels que soient ses ressentiments. C’est comme ça. On porte son Histoire. Encore. Heureusement.

 

Pour décider, peut-être que les dieux du football avaient invité autour de leur table Garrincha et Socrates. L’un comme l’autre auront sans doute expliqué qu’à 28 ans d’intervalle, ils ont vu des petits bleus merveilleux leur tenir tête, voire les vaincre. Et qu’une coupe du monde au Brésil sans eux leur semblait incongrue.

 

Mais peut-être, aussi, qu’il ne s’agissait juste que d’un simple match de foot, qui a bien tourné parce qu’une vingtaine d’enfants gâtés ont échangé, puis changé, le temps d’une soirée, au moins. Parce qu’un Deschamps inspiré a fait les bons choix, parce que le public a enfin joué son fameux rôle de douzième homme, parce que les oreillettes du corps arbitral ont bien fonctionné après un premier but injustement refusé à Benzema…

 

Ok, je veux bien, mais les deux buts de Sakho, hein, ils viennent d’où ceux-là ? Et qui l’a empêché d’enlever son maillot après son second but (il était parti pour, le bougre !) pour récolter un deuxième avertissement synonyme d’expulsion (le dernier quart d’heure eut été intenable) ?

 

Et quid de cette Marseillaise collective improbable, entonnée par les chanteurs à crampons dans le rond central et communiée avec 80.000 bienheureux ?... A défaut d’en connaître les paroles, puissent ceux devenus désormais définitivement des ex-mutins en avoir mesuré la portée. Parce que les miracles n’arrivent qu’une fois.

 

 

Charelca

 

 

LE JEU ET LES JOUEURS : Pogba, l’élu

 

 

La première mi-temps de l’équipe de France fut exceptionnelle. Même si personne n’oubliera que sans les abdominaux de Debuchy, l’Ukraine aurait réduit le score juste avant la pause, on garde surtout l’image de vagues bleues incessantes qui ont totalement noyé le bloc ukrainien, pourtant si impressionnant quatre jours plus tôt.

 

Au-delà de l’indéniable détermination collective qui transpirait dans chaque mouvement bleu, les titularisations de Cabaye et Valbuena ont bien sûr clairement été déterminantes. Formidable rampe de lancement, le premier a réalisé une prestation monumentale. Avec un minimum de déchet dans la transmission et une activité inlassable en sentinelle d’un milieu de terrain perpétuellement projeté vers l’avant. Le second, étincelant en première période, a équilibré le jeu offensif des Bleus, alors que Ribery était martyrisé pour la deuxième fois de la semaine.

 

A propos du munichois, j’entends ci et là qu’il n’a pas été très bon. Quelle ânerie ! Le premier but c’est lui, pour beaucoup, le troisième but c’est encore grandement lui et l’expulsion, décisive, c’est toujours et uniquement lui. Cette expulsion a pesé très lourd, au final. Car physiquement, les Bleus ont logiquement pioché en seconde période. La supériorité numérique leur a donc permis de gérer leur outrageuse domination, territoriale et dans la possession de balle, alors que Valbuena et Benzema disparaissaient progressivement des débats. Pour mieux achever les ukrainiens au moment où le manque de lucidité, la fatigue, la frustration et la peur du vide les dévastaient peu à peu…

 

Pogba a illustré ces deux visages de l’équipe de France. Conquérant pendant le premier acte, tout en maîtrise durant le second. Mais constant, toujours présent et souvent juste dans ses choix tactiques. Il est évident qu’il représente, du haut de ses 20 ans, la plus belle chose qui est arrivée au football français depuis 15 ans.

 

La France a donc la chance, toutes les deux décennies, de voir naître un joueur d’exception. Après Platoche, après Zizou, le surnom de Paul Pogba est encore en attente. Mais son talent précoce, lui, est factuel. Le nouveau fiancé de la Vieille Dame représente la réincarnation réunie de Tigana et Vieira, auxquels s’ajoute une technique supérieure qui respire la grande classe. Physique comme l’enfant des Caillols, athlétique comme le grand Pat’, il a aussi déjà compris que son talent individuel n’avait de sens qu’au service du collectif.

 

Outre ces qualités intrinsèques, sa maturité précoce et sa vision du jeu en font donc l’élu. On avait compris il y a bien longtemps que ce ne pouvait être Ribery, même en prétendant au Ballon d’Or (ce que le seul Suède-Portugal d’hier soir pourrait d’ailleurs suffire à tempérer). Il a bien fallu finir par admettre que ce ne serait pas non plus Benzema, quand bien même l’ancien lyonnais est l’avant-centre du plus grand club au monde depuis quatre ans.

 

Non, l’élu se nomme bien Pogba. En quatre jours, et même si ses prestations seront sans doute voilées par une liesse née avant tout d’une réussite collective, pas de doute : le guide, désormais, c’est lui. A Deschamps de lui donner les clés, sa confiance et son intelligence de situation. Personne, mieux que lui, n’est placé pour le savoir et le faire.

 

 

Charelca

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 21:44

ballon d'or   XAVI-HERNANDEZ.jpg

 

Pour clore ce bilan sur la XIXème coupe du monde, je vous propose d’arrêter dès aujourd’hui l’identité du prochain Ballon d’Or…

Pour mémoire, les neuf autres volets de cette grande « rétro », que vous pouvez retrouver et commenter dans la liste complète d‘articles, étaient les suivants :

 

1 -  « Spaindermen II » : la consécration

http://humeurdefoot.over-blog.com/article-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-1-10-54535382.html

2 -  Arbitrage : état d’urgence pour la FIFA

http://humeurdefoot.over-blog.com/article-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-2-10-54609002.html

3 - La Tragédie Bleue

http://humeurdefoot.over-blog.com/article-la-tragedie-bleue-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-3-10-54672142.html

4 - Objectif 2012 pour la Mannschaft

http://humeurdefoot.over-blog.com/article-objectif-2012-pour-la-mannschaft-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-4-10-54729551.html

5 - Maradona gâche (presque) sans reproche

http://humeurdefoot.over-blog.com/article-maradona-gache-presque-sans-reproche-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-5-10-54759680.html

6 - « Oranje » amère

http://humeurdefoot.over-blog.com/article-oranje-amere-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-6-10-54798651.html

7 - Des « Gros » tout mous

http://humeurdefoot.over-blog.com/article-des-gros-tout-mous-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-7-10-54888139.html

8 - Afrique : un sentiment d’inachevé

http://humeurdefoot.over-blog.com/article-afrique-un-sentiment-d-inacheve-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-8-10-54941469.html

9 - L’Europe garde la main jusqu’en 2014

http://humeurdefoot.over-blog.com/article-l-europe-garde-la-main-jusqu-en-2014-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-9-10-54983699.html

 

 

L'affaire est passée presque inaperçue. Le 5 juillet dernier, à Johannesburg, le président de la FIFA, "Sepp" Blatter, annonçait en compagnie de Marie-Odile Amaury, présidente du groupe Amaury, qui édite le célèbre bi-hebdomadaire France-Football, la signature d'une convention unifiant les deux trophées qui récompensent chaque année le meilleur joueur de la planète : le Ballon d'Or pour le journal français et le Trophée du meilleur footballeur de l'année pour la FIFA.  

 

Soyons clairs : vu de France, la vente de l'appellation "Ballon d'Or" à la FIFA peut être perçue comme une mini-révolution flatteuse. En réalité, il s'agit surtout du jackpot décroché par la FIFA, qui « récupère » dans son escarcelle l’attribution de la récompense individuelle la plus prisée pour un footballeur : le Ballon d'Or France Football, bien plus illustre que son "concurrent", par ailleurs de 35 ans son cadet. Mais on ne doutera pas un instant que la société Amaury a dû y trouver son compte…

 

Si la coutume est respectée, le lauréat aura forcément brillé lors de cette Coupe du monde. Les années paires, la sélection vainqueur de l’Euro ou du Mondial se trouve souvent récompensée. Et celui qui en portait le brassard de capitaine multiplie ses chances d'être l'heureux élu. C’est ainsi que Fabio Cannavaro fut sacré en 2006. Personne n’envisage pourtant un instant que le défenseur italien était alors le meilleur joueur de la planète…

 

Mais comme on voit mal Iker Casillas succéder à Yachine près de 40 ans après ce qui reste l’unique consécration d’un gardien de but dans les annales de ce prestigieux trophée, il faut chercher ailleurs qui sera le premier "Ballon d'Or FIFA" de l'histoire...

 

  

Diego Ma’ met Diego Mi’ hors course

 MILITO.jpg

 

                 A l’aube de la Coupe du monde, juste avant que tous les prétendants au Ballon d’Or n’en décousent dans l'étape la plus longue de cette course de 12 mois, c’est un argentin qui portait le maillot jaune : Diego Milito.

Irrésistible au printemps, l'attaquant de l’Inter Milan marchait alors sur l’eau, enfilant les buts comme des perles et permettant à son club d’empiler les titres.

Unique buteur en finale de la Coupe d’Italie (victoire 1-0 contre l’AS Roma) et décisif dans les dernières journées du Calcio (22 buts au total, 2ème meilleur total), Milito s’est également chargé personnellement de sceller le sort de la finale de la Ligue des Champions, en inscrivant un doublé contre le Bayern Munich (score final 2-0), offrant ainsi aux Nerazzurri un fabuleux triplé et à Mourinho une virginité éternelle en Lombardie.

 

Du coup, on cherche encore à l’infini les raisons qui ont conduit Diego Maradona à visser sur le banc des remplaçants l'attaquant du moment le plus en forme de la planète.

Qu’il lui ait préféré pour des raisons tactiques Higuaín et Tévez, soit (et cela reste encore très discutable), mais de là à ne pas l’utiliser quand son équipe était en difficulté, comme ce fut rapidement le cas contre l’Allemagne en quarts de finale (défaite 0-4), on frôle la faute professionnelle (Maradona gâche (presque) sans reproche (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 5/10) ). 

De sorte que cette coupe du monde se sera limitée pour Diego Milito à 80 minutes pendant le match des « coiffeurs » contre la Grèce (l’Albiceleste était d’ores et déjà qualifiée après les deux premiers matchs de poule), sans oublier 10 petites minutes contre le Nigéria. Trop peu, bien évidemment, pour marquer les esprits, dans la compétition la plus importante de l’année.

Quoiqu’il arrive maintenant, le retard est trop conséquent ; Milito ne remportera pas le Ballon d’Or en fin d’année, c’est une certitude.

 

  

Robben était si près... 

 ROBBEN.jpg

 

            Un pied. Sa vie de footballeur et bien plus encore s’est jouée sur le bout d'un pied. Celui d’Iker Casillas, le capitaine et portier espagnol, auteur d’un arrêt réflexe exceptionnel, à la 63ème minute de la grande finale.

A ce moment-là, l’Espagne et les Pays-Bas étaient encore dos à dos et le meilleur joueur hollandais de la soirée avait faussé compagnie à Puyol et Piqué dans l’axe jusque-là parfaitement hermétique de la défense espagnole. On connaît la suite…

 

Artisan du doublé Coupe-Championnat du Bayern Munich, Arjen Robben, déjà finaliste malheureux de la Ligue des Champions, a dû finalement regarder de la pelouse, pour la seconde fois en moins de deux mois, les autres soulever les deux plus beaux et prestigieux trophées offerts sur la planète foot.

C’est évidemment terriblement cruel pour l’attaquant néerlandais, un gaucher merveilleux dont le pied fort doit aussi savoir peindre et jouer du piano.

 

Mais en même temps, la place pour le hasard n’existe pas au plus haut niveau. Ce soupçon de réussite en moins, attribué souvent niaisement à la chance, n’a le plus souvent pas d’autre explication que celle liée au facteur humain.

Robben aurait concrétisé cette occasion 100 fois sur 100 à l’entraînement, et peut-être même en Bundesliga. Mais à la seconde d’exécuter Casillas et d’entrer dans l’Histoire par la plus grande des portes, il s’est légèrement crispé et a offert à sa victime une chance de s’en sortir.

 

 C’est l’éternelle histoire, celle qui fait le charme unique de ce sport, qui légitime son universalité et qui rend sa dramaturgie merveilleuse : l’incertitude liée à l’émotion imperceptible du sportif de haut niveau, dévêtu subitement de son costume de mécanique de précision. Celle-là même qui a saisi dans deux penaltys brûlants Cardozo avec le Paraguay (toujours contre l’Espagne) et Gyan avec le Ghana face à l’Uruguay. Celle qui fait pencher le destin du bon ou du mauvais côté et qui vous transforme un grand joueur en héros national.

 

Robben ne rejoindra donc pas ses compatriotes Johan Cruijff et Marco Van Basten (trois Ballons d’Or chacun…) au Panthéon du football. Tout du moins pas cette année. Les nostalgiques de ces deux génies ne trouveront pas, sans doute, la chose si illogique que ça…

 

 

Sneijder fera un beau second 

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La réussite a ses limites. Il est aujourd'hui acquis que Wesley Sneijder est un très grand joueur. Mais il n’a pas encore tout à fait la carrure du meilleur joueur de la planète.

 

Au vu de ses résultats sur l’ensemble de la saison, il ne sera pourtant pas loin du compte. Auteur, à l’instar de Milito, d’un fabuleux triplé avec l’Inter Milan, le meneur de jeu néerlandais a échoué à quatre minutes des tirs au but pour un incroyable quadruplé qui, pour le coup, aurait réglé l’affaire sans discussion, même au café du commerce.

 

Individuellement, le milieu offensif hollandais a rayonné au printemps avec les Nerazzurri et, sur sa lancée, a effectué une bonne Coupe du monde, marquée par son influence grandissante dans le jeu des "Oranje".

Sa performance la plus notable restera son apport déterminant dans l'élimination du Brésil en quart-de-finale (centre « décisif » sur le c.s.c. de Melo et but de la victoire). Cependant, sa part dans ce succès ne doit pas faire oublier que la Seleção s’est quasiment éliminée toute seule (Des Gros tout mous (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 7/10) ).

 

De sorte qu'il flotte comme un parfum d'euphorie autour des performances de Sneijder, ce que lui-même a honnêtement reconnu. Or, l'état de grâce, comme le hasard, ne dure jamais très longtemps dans le football...

D'ailleurs, et c'est le plus embêtant dans sa quête du Ballon d'Or, Sneijder n’a pas été décisif lors des grandes finales, que ce soit en Ligue des Champions où un Milito exceptionnel lui a volé la vedette, mais aussi et surtout contre l’Espagne, ce 11 juillet au Soccer City de Johannesburg, où chacun se souviendra plutôt à l’heure des comptes de sa très laide obstruction sur Sergio Busquets, impunie par un arbitre anglais dépassé (Arbitrage: état d'urgence pour la FIFA (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 2/10) et « Oranje » amère (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 6/10) ).

 

  

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Schweinie et Forlán à la lutte pour le podium

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Ils se sont disputés la troisième place dans la finale en bois. Celle dont on n’a toujours pas compris le sens. Faut-il être stupidement cruel pour exiger de deux équipes nationales, vaincues au pied de la majestueuse finale, de remettre le couvert trois jours plus tard dans un match qui ne sert à rien ?

Il n’est d’ailleurs pas anodin de noter que Bastian Schweinsteiger et Diego Forlán ont réalisé ce soir-là leur moins bon match de la compétition. On insiste : le moins bon et non le plus mauvais. Car ces deux joueurs furent probablement les deux meilleurs joueurs de la compétition.

 

On ne reviendra pas ici sur la dimension prise par Schweinie au sen de la Mannschaft, déjà détaillée par ailleurs (Objectif 2012 pour la « Mannschaft » (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 4/10) ). Mais on rappellera quand même son énorme bilan sur la saison 2009-2010 : doublé coupe-championnat en Allemagne, finaliste de la Ligue des Champions et troisième de la Coupe du monde.

 

En ce qui concerne Forlán, la cote séduction pourrait jouer un rôle au moment où les notateurs rendront leur verdict. L’attaquant uruguayen, magnifique de talent et de combativité, a su tirer à lui tout seul son équipe vers les sommets, ce qui représente en soi, déjà, une performance immense, permettant ainsi à l'Uruguay de rappeler au monde que deux étoiles ornent son maillot.

 

Buteur d’exception, dans la grande tradition des attaquants racés sud-américains, Diego Forlán présente cepedant le désavantage énorme de ne pas jouer dans le bon club de Madrid. L’Atlético ne sera jamais le Réal, en Castille et dans le monde entier.

 

Cela dit, à la différence de son rival, humilié plein de morgue par l’Olympique Lyonnais, l’Atlético de Madrid a brillé cette saison, tous les jeudis, aux quatre coins de l’Europe proposés par la très exotique Ligue Europa. Le club espagnol est même allé au bout de cette compétition pour en devenir le premier vainqueur (victoire 2-1 contre Fulham). Et devinez qui marqua les deux buts de l’Atlético ?...  

 

De sorte que la troisième place glanée par Schweinie et la Mannschaft aux dépens de Forlán et la Celeste devrait rester anecdotique à plus d'un titre. Comme un symbole, d'ailleurs, l'uruguayen s'est vu décerner par la FIFA le titre très honorifique de meilleur footballeur de cette Coupe du monde, une première pour un joueur n'ayant pas participé à la grande finale depuis la météorite "Toto" Squillaci en 1990.

 

 

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Xavi plutôt qu’Iniesta

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               Au surlendemain du triomphe de la Roja, le quotidien L’Equipe prédisait l’attribution du prochain Ballon d’Or à Iniesta, buteur décisif à la 116ème minute de la finale contre les Pays-Bas. C’est pourtant son binôme de toujours, Xavi Hernández, qui devrait rafler la mise…

 

Tous les amoureux du jeu proposé par le Barça savent bien que l’influence de Xavi sur l’équipe catalane n’a pas d’égal, Messi compris. Lorsque l’attaquant argentin n’est pas là, le Barça tousse mais s’en sort. Lorsque Xavi n’est pas là ou lorsque son adversaire parvient à le museler, c’est une autre histoire.

Pour l’instant, un seul a trouvé la recette : José Mourinho. Le technicien portugais a réussi son pari cette année en Ligue des champions avec l’Inter Milan, après une double confrontation étouffante en demi-finale (Barça éliminé 1-3 / 1-0).  Xavi n’y a pas eu son rendement habituel, c’était sans doute la clé du succès, même si tous les moyens utilisés par l’équipe italienne pour y parvenir n’étaient pas les plus vertueux…

 

Sans faire offense à Iniesta, supérieur pour sa part dans la capacité d’éliminer et de franchir la ligne arrière adverse, son influence dans le jeu de son équipe est inférieure à celle de Xavi. Cela devrait normalement suffire à faire la différence au moment de les départager.

 

Xavi Hernández n’a pas appris ce qui distingue les grands joueurs des très grands, il est né avec : voir avant tous les autres. Petit, il devait regarder Guardiola réciter le football de Cruijff avec admiration. Il a aujourd’hui largement dépassé son aîné, devenu par ailleurs son entraîneur au Barça.

Car la grande force de Xavi est d’avoir réussi à transposer en équipe nationale ce qu’il réalise en club. La qualité du jeu proposé par la Roja, analysé longuement par ailleurs ("Spaindermen II": la consécration (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 1/10) ), lui doit énormément.

 

Bien sûr, il ne possède pas dans son bagage technique les dribbles déroutants de Messi, Iniesta ou Robben. Mais sa vision du jeu et sa rapidité d’exécution dans la passe sont uniques au monde.

Champion du Monde, Champion d’Espagne, il mérite le titre individuel suprême.

 

 

Pour conclure, et parce qu’il faut espérer que le passage de témoin du bi-hebdomadaire français à la FIFA ne dénaturera pas les critères-clé  d’attribution de ce prestigieux trophée (le talent, le comportement et l’influence du joueur sur le jeu de son équipe, auxquels s’ajoute un critère fondamental : la prise en compte des titres glanés dans l’année), prédisons que Xavi Hernández trouvera à l'heure des voeux, au pied de son sapin, le premier Ballon d’Or FIFA France Football de l’histoire.

Derrière lui suivra Sneijder puis dans un ordre incertain Forlán, Robben, Iniesta et Schweinsteiger. Mais comme d’habitude avec les récompenses individuelles, on ne se souviendra que du gagnant…

 

Charelca

charelca@live.fr

 

Pronostiquez-vous aussi le prochain Ballon d’Or en postant un commentaire à cet article !

 

 

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 18:54

 

Abordons aujourd’hui l’avant-dernier volet de ce bilan de la XIXème Coupe du monde disputée en Afrique du Sud, consacré à la confirmation de la domination européenne sur la scène mondiale…

 

 

Pour une majorité de spécialistes, la 19ème Coupe du monde de l’histoire devait être celle de tous les dangers pour l’Europe. Le climat, une Afrique galvanisée par sa première fois et une Amérique du Sud sûre de ses forces brésilienne et argentine devaient avoir raison de la richesse européenne, notamment quantitative, si l’on s’en tient au nombre de nations nourrissant des prétentions sérieuses à la victoire finale (Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Portugal, Angleterre, Italie et, rions un peu, la France).

Si à l’aube des quarts de finale, cette prévision semblait prophétique, la suite ramena cependant tout le monde bien vite à la raison et trois des quatre demi-finalistes, comme d’habitude, furent bien européens. La compétition s’est même achevée sur un tiercé gagnant « 100% Vieux Continent » : Espagne – Pays-Bas – Allemagne…

 

La force de l’habitude

 

            A l’exception des irréductibles aficionados du football sud-américain, personne ne doute un instant que le plus haut niveau du football se pratique aujourd’hui en Europe.

De prime abord, il paraîtrait donc assez logique que le Vieux Continent domine le monde, même s’il faut noter d’emblée qu’en terme de titre mondial, l’Europe n’a pris l’avantage sur l’Amérique du Sud que cette année, le sacre espagnol portant à 10 à 9 la marque dans ce match à deux.

 

Pour traduire cette différence de niveau, on évoque souvent la culture tactique, plus riche et plus ancienne en Europe.

Ce facteur est aujourd’hui à relativiser, d’une part parce que la plupart des internationaux africains et sud-américains évoluent dans des clubs européens et d’autre part parce que les entraîneurs à la tête de ces sélections sont souvent des entraîneurs européens (Eriksson pour la Côte d’Ivoire, Le Guen pour le Cameroun…), voire d’anciens joueurs de très haut niveau ayant tout gagné ou presque (Maradona pour l’Argentine, Dunga pour le Brésil…).

 

Non, la véritable différence réside encore aujourd’hui sur l’expérience et la répétition des matchs de haut niveau avec la sélection.

La remarque vaut surtout pour le football africain, décevant dans l’ensemble de cette 19ème Coupe du monde annoncée pourtant comme la sienne (cf. article « Afrique : un sentiment d’inachevé ») et dont le niveau de la CAN reste encore incertain.

 

En ce qui concerne l’Amérique du Sud, la différence est moins notable (la plupart des joueurs brésiliens et argentins jouent ou ont joué la Ligue des Champions) et les cœurs uruguayens et paraguayens n’ont pas d’équivalent en Europe.

Mais au moment de gravir la dernière marche, le cœur ne suffit plus. Forlan, qui ne fut pas loin d’être le meilleur joueur de la compétition, n’a pas pu tout faire contre la Hollande, et Cardozo, à un pénalty du coup de tonnerre contre l’Espagne, a craqué devant Casillas.

 

Pas si simple

 

Une des forces de l’Europe, rarement soulignée, est purement mathématique : là où les autres continents possèdent deux ou trois équipes de très haut niveau, le continent européen, tous les quatre ans, présente une bonne demi-douzaine de favoris potentiels et autant de faire-valoir susceptibles de se hisser au minimum jusqu’en quart de finale, voire, en cas d’euphorie, en demi-finale (Suède et Bulgarie en 1994, Croatie en 1998, Turquie en 2002…).

 

Cette coupe du monde aurait pu cependant échapper à la règle, la faute notamment à l’Italie et ses quatre étoiles sans éclat (cf. article « Des Gros tout mous »), ainsi qu’à une France ridicule (cf. article « La Tragédie Bleue »), virées dès le premier tour avec une pathétique dernière place de leur poule.

De sorte que pour la première fois, l’Europe ne se trouvait pas majoritaire au stade des quarts de finale (3 représentants, contre 4 pour l’Amérique du Sud : Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay).

Heureusement pour elles, les équipes européennes présentes à ce stade, qui étaient aussi les plus attendues, ont répondu parfaitement aux attentes placées en elles : l’Espagne et les Pays-Bas se sont battus (c’est peu de l’écrire) en finale (cf. articles « Spaindermen II : la consécration » & « Oranje amère ») et l’Allemagne a fait un magnifique troisième (cf. article « Objectif 2012 pour la Mannschaft »).

 

Les performances les plus notables sont sans conteste à inscrire au crédit de l’Allemagne et des Pays-Bas, qui ont éliminé respectivement l’Argentine (4-0) et le Brésil (2-1).

Ces deux victoires, sensiblement distinctes dans leur contenu, dessinent une tendance importante : dans le premier cas, on nota une supériorité européenne manifeste au niveau tactique et dans l’expression collective (cf. article « Maradona gâche (presque) sans reproche »), et dans le second un écart criant dans la discipline et le mental (cf. article « Des Gros tout mous »), sans oublier un point commun : une différence de réalisme stupéfiante.

 

 

Ballottée au premier tour, l’Europe a su s’appuyer sur ses valeurs fortes du moment pour mettre tout le monde du football d’accord et régner quatre ans de plus après le mandat italien, mettant fin ainsi à l’alternance systématique des victoires entre les deux continents européen et sud-américain, inamovible depuis près de cinquante ans et le triomphe du Brésil (1958-1962).

La partie s’annonce beaucoup plus serrée en 2014, au Brésil, justement. Car sauf à ce que la pression, qui sera, c’est une certitude, monumentale sur les épaules auriverdes, emporte la Seleção sur une mauvaise trajectoire, il faudra être diablement fort pour priver le pays hôte de son sixième sacre.

D’autant que l’Argentine sera également aux aguets, prête à bondir sur la moindre défaillance de son éternelle rivale.

Oui, l’Europe peut s’attendre à souffrir. En attendant, elle a pris l’avantage et gardé la main…

                                                                                                                     

- Charelca -

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4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 21:19

 

Pour l’antépénultième chapitre de ce bilan de la Coupe du monde disputée en Afrique du Sud, comment ne pas s’arrêter sur l’Afrique et les résultats décevants des nations la représentant, relativisés par la performance ghanéenne…

 

 

La première Coupe du monde de l’histoire organisée sur le continent africain fut, selon la majeure partie des observateurs présents au pays de l’Oncle Nelson, un franc succès.

Le bourdonnement insupportable des vuvuzelas mis à part, tous les ingrédients d’une fête réussie ont été réunis pour ravir un peuple passionné de football mais sevré de la plus belle des compétitions depuis toujours.

Tous sauf un : le parcours des nations africaines. Car à l’exception du Ghana, passé à une barre transversale des demi-finales, les autres formations dont on attendait pour certaines de grandes performances, ont fortement déçu...

 

Le Cameroun et la Côte d’Ivoire, tout ça pour ça…

 

Depuis la désignation de l’Afrique du Sud comme pays organisateur de cette 19ème Coupe du monde, tous les regards étaient portés sur les nations africaines dont on espérait enfin une place dans le dernier carré, voire mieux.

Le Cameroun et la Côte d’Ivoire étaient donc régulièrement cités, à l’aube de la compétition, comme les deux nations pouvant chatouiller les habituels gros bras sur la scène mondiale.

Las ! L’un comme l’autre sont passés à côté de l’événement qu’ils attendaient tant et depuis si longtemps, mais pour des raisons sensiblement différentes.

 

La Côte d’Ivoire et sa pléiade d’internationaux européanisés avait vu ses chances amoindries dès le tirage au sort. Avec le Portugal et le Brésil à affronter pour les deux premiers matchs, les « Eléphants » étaient condamnés à au moins un exploit.

Peut-être y seraient-ils parvenus si le plus fort d’entre eux n’avait dû échanger ses défenses contre un plâtre. Blessé gravement quelques jours avant le début de la compétition, Didier Drogba a tout fait pour être présent le jour J.

Avec le recul, et à la lumière des productions ivoiriennes et de ses insuffisances en attaque, il n’est pas sûr que ce fut une bonne idée. Peut-être aurait-il fallu que Sven Göran Eriksson préfère renoncer à sa meilleure arme pour gagner en homogénéité avec onze joueurs en pleine possession de leurs moyens physiques.

Le Ghana, contraint à cette stratégie avec l’indisponibilité de Michaël Essien, a su se sublimer pour effectuer le parcours que l’on connait (cf. infra).

 

En ce qui concerne le Cameroun, on cherche encore les excuses...

Dans une poule difficile mais abordable (Pays-Bas, Japon, Danemark), les « Lions indomptables » n’ont jamais semblé habiter par l’esprit qui a accompagné leur légende. Fade et prévisible, le jeu proposé par l’équipe camerounaise a énormément déçu.

Certains choix, notamment tactiques, de Paul Le Guen y sont certainement pour quelque chose, lui qui, pourtant, avait réussi à insuffler un esprit de révolte suffisant pour décrocher in extremis une qualification aux dépens notamment du Gabon d’Alain Giresse.

Mais il semble que les personnalités fortes (trop ?) de certains cadres emblématiques, comme Eto’o, et certaines tensions au sein même de l’effectif camerounais n’aient rien arrangé à l’affaire…

Le bilan est en tous cas désolant, avec trois défaites en autant de matches. Paul Le Guen, sagement, a immédiatement démissionné.

 

Le cas d’Eriksson aura mis un peu plus de temps à se régler, mais c’est officiel depuis hier : il quitte ses fonctions de sélectionneur des « Eléphants ».

 

L’Afrique du Sud et l’Algérie, si près, si loin…

 

Pour la première fois dans l’histoire de la coupe du monde, le pays organisateur n’aura pas passé le premier tour.

Si le résultat était assez prévisible, compte tenu de la densité de la poule (Uruguay, Mexique et en théorie la France), les « Bafana Bafana » sont néanmoins passés tout près de l’exploit.

Il leur aura manqué un brin de concentration contre le Mexique en match d’ouverture, après avoir pourtant fait le plus dur en prenant l’avantage (score final 1-1).

Mais ce type d’erreur défensive grossière dont fut victime l’équipe de Carlos Alberto Parreira dans ce match représente, aussi, tout ce qui sépare encore des joueurs prometteurs avec des briscards habitués au haut niveau deux fois par semaine, comme Rafael Márquez, buteur ce soir-là.

Vaincue ensuite sévèrement mais logiquement par l’Uruguay (0-3), future demi-finaliste, l’Afrique du Sud a néanmoins conclu en beauté « sa » World Cup avec une victoire pleine de symbole contre la France (2-1). Quasiment éliminée avant la partie (comme son adversaire), elle a tout donné pour sortir grandie de l’événement, humiliant un peu plus la « Grande Bleue » grâce à un enthousiasme débordant et une détermination rafraîchissante.

 

Pour l’Algérie, les données étaient sensiblement différentes. Retrouvant enfin la scène mondiale, les « Fennecs »  ont souvent semblé petits face à l’événement.

La montagne était certes haute mais avec beaucoup de courage, les algériens ont essayé de la gravir. Manquant parfois d’ambition, mais plus sûrement de génie créatif et d’armes offensives (aucun but inscrit dans la compétition, « exploit » partagé avec le Honduras), l’équipe de Rabah Saadane  a cependant dû logiquement quitter l’Afrique du Sud dès le premier tour.

Il lui faut désormais retrouver une régularité dans ses performances afin de répondre présent au grand rendez-vous quadriennal et emmagasiner ainsi l’expérience indispensable au plus haut niveau.

 

Le Ghana y était presque

 

A la 119ème minute du quart-de-finale Ghana-Uruguay, beaucoup se remémoraient encore le mythique Cameroun-Angleterre de la Coupe du monde 1990, quand le formidable parcours des « Lions indomptables » prit cruellement fin à l’issue de la prolongation (2-3), laissant Roger Milla et l’Afrique inconsolables aux portes des demi-finales.

C’est alors qu’un dernier coup franc allait tout changer. Suarez sauvait temporairement l’Uruguay en s’envolant comme un gardien et laissait Gyan, héroïque toute la compétition, face à son destin et celui de tout un peuple. Cette fois, c’est sûr, la demi-finale était là… On connaît malheureusement la suite.

Ce n’était qu’un coup de pied de réparation, un tout petit pénalty, mais à l’instar de Cardozo avec le Paraguay contre l’Espagne, le cœur de l’attaquant ghanéen a inhabituellement palpité, ses yeux se sont brouillés et son pied a tremblé.

 

Même si le Ghana n’a pas été, et de loin, l’équipe la plus séduisante de la compétition, elle fut la plus méritante. Car privés de son capitaine emblématique, Michaël Essien, décidément maudit en coupe du monde (il était suspendu lors de la défaite en huitième de finale contre contre le Brésil en 2006), les « Black Stars » ont porté très haut les espoirs de tout un continent. Avec beaucoup d’intelligence et de discipline tactique, laissant loin derrière elle l’image d’une équipe enthousiaste, talentueuse mais naïve.

 

 

            Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, mais aussi le Nigéria, qui trainera longtemps comme un boulet son incroyable raté contre une Grèce médiocre, et à un degré moindre l’Afrique du Sud et l’Algérie, n’ont donc pas su se montrer à la hauteur de l’événement le plus important de l’histoire du football africain. C’est regrettable car ils laisseront un incontestable goût d’inachevé à une compétition par ailleurs parfaitement organisée mais qui confirme d’une part que le retard du football africain sur ses concurrents européen et sud-américain est encore notable, et d’autre part que l’Asie, portée par la Corée du Sud et le Japon, devient progressivement le troisième continent de la planète football.

 

- Charelca -

 

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 20:06

 

On avance doucement vers la fin de cette « rétro » sur la XIXème Coupe du monde. Dernières grandes nations non encore évoquées, le Brésil, l’Italie et l’Angleterre sont revenues bien tristes d’Afrique du Sud…

 

 

A l’aube de cette 19ème Coupe du monde, ils représentaient à eux trois plus de la moitié du nombre total de victoires dans la compétition (10 sur 18).

Le Brésil (5 victoires), l’Italie (4) et l’Angleterre (1) sont des « gros bras » que tout le monde attend, tous les quatre ans, même si pour les britanniques, le rayon déception est tellement chargé depuis 1966 (et sa victoire dans une World Cup à domicile) qu’il a fini par décourager les bookmakers les plus téméraires.

Malheureusement pour elles, ces trois nations majeures du ballon rond sont passées au travers de l’événement, dans des proportions évidemment distinctes (chacune ayant quitté l’Afrique du Sud à un stade différent de la compétition), mais pour un résultat identique : un échec cuisant.

 

Faute de quart pour le Brésil

 

Cela devient une habitude, mais elle est terriblement mauvaise. Quatre ans après la défaite face à Zidane & Co, la Seleção a de nouveau trébuché sur la marche des quarts de finale, victime cette fois du réalisme néerlandais.

 

La sélection auriverde est, par nature, la seule formation présentée systématiquement parmi les favoris à l’aube de chaque Coupe du monde.

Cette fois, l’Espagne et, à un degré moindre, l’Argentine, étaient présentées comme ses plus sérieux rivaux dans la conquête d’un sixième titre mondial.

Mais finalement, c’est contre son bourreau, les Pays-Bas, que la « Roja » aura dû lutter pour décrocher sa première étoile.

 

Pourtant, sans faire offense aux « Oranje », jamais le Brésil n’aurait dû laisser échapper une victoire qui lui tendait les bras, après une première mi-temps à sens unique où sa seule faute aura été de n’inscrire qu’un seul but.

De sorte que la Hollande et Sneijder, en pleine confiance, auront profité de la première erreur brésilienne (mais quelle erreur !) pour se relancer.

Et comme derrière, l’équipe de Dunga s’est totalement liquéfiée, oubliant le collectif et la discipline, elle a été châtiée et priée de revoir Rio plus tôt que prévu.

 

Un échec de plus pour l’Angleterre

 

Fabio Capello n’aura pas fait mieux que Sven Göran Eriksson. A l’instar du sélectionneur suédois de l’Angleterre lors de la Coupe du monde 2006, le célèbre coach italien s’est cassé les dents à la tête d’une sélection sans génie et sans âme.

 

Perpétuant la légende d’une défense instable et d’un gardien grotesque, l’Angleterre a « réussi » cette fois la performance de décevoir ses plus grands fans dans tous les secteurs de jeu.

Au milieu de terrain, on aura notamment observé Steven Gerrard errer comme une âme en peine, excentré sur le côté gauche. A l’image de Fernando Torres avec la « Roja », le capitaine des « Reds » a traversé cette Coupe du monde à l’identique d’une saison pourrie avec Liverpool.

Plus surprenant, Wayne Rooney, dont on attendait monts et merveilles après sa saison de feu sous les couleurs mancuniennes, a paru totalement perdu au sein d'une attaque sans mordant.

 

Bien sûr, personne ne peut affirmer de manière péremptoire que les anglais ne seraient pas allés plus loin dans la compétition si le lob magnifique de Frank Lampard, qui aurait dû valoir un but et l’égalisation contre l’Allemagne en huitième de finale, ne s’était pas transformé en la plus grosse erreur d’arbitrage de cette Coupe du monde.

Cependant, la différence entre les deux collectifs était telle que la victoire allemande n’a finalement pas prêté à discussion, même côté anglais.

 

L’Italie sans appétit

 

Si Fabio Capello n’a pas souhaité résilier son très juteux contrat à la tête de la sélection britannique, réfutant de manière très discutable (et discutée outre-manche) une responsabilité majeure dans l’échec anglais, son compatriote, Marcello Lippi, a épousé, avec une classe exemplaire, la trajectoire opposée.

C’est qu’il est rare, très rare même, de trouver nos voisins transalpins dans une telle décrépitude. On a beau fouillé dans sa mémoire, il est même difficile de trouver trace d’un tel fiasco pour toute équipe italienne.

 

Championne du monde en titre, l’Italie avait pris le pari de la France de 2006 : associer quelques champions du monde à une nouvelle génération talentueuse mais inexpérimentée.

Lippi pensait sans doute que les plus anciens seraient toujours ces formidables compétiteurs capables d’aspirer les plus jeunes dans une spirale vertueuse.

Malheureusement, les jambes, et sans doute un peu la tête, n’ont pas voulu répondre à cette stratégie. Le résultat (élimination dès le premier tour) a été calamiteux, avec en point d’orgue ce ridicule match nul contre les « All Whites », l’autre Nouvelle-Zélande.

 

Ce pari était risqué, d’autant que les jeunes joueurs intégrés dans la « Squadra Azzura » n’appartiennent, pour la plupart, à aucun des grands clubs italiens habitués aux joutes européennes et n’étaient donc pas prêts à évoluer avec des prétentions sérieuses sur le concert international.

Lippi s’est trompé. Mais lui au moins a assumé ses erreurs, démissionnant immédiatement de son poste. Avec une très grande dignité.

 

 

Ces trois grandes nations du football sur la scène mondiale ont raté leur 19ème Coupe du monde. Il faudra surveiller de très près la 20ème qui se déroulera sur une Terre de foot, au Brésil, en 2014. Car les enjeux seront considérables pour chacune d’entre elles.

La pression sera colossale sur la Seleção, car tout autre résultat  qu’une victoire sera vécu comme une catastrophe nationale et aucun brésilien ne voudra revivre le deuil national de 1950 (sacre de l’Uruguay après une victoire 2-1 contre le Brésil au stade Maracaña).

De son côté, le peuple italien, le plus fervent de tous les publics européens, mais aussi un des plus exigeants, ne supportera pas que « sa » Squadra Azzura se ridiculise à nouveau contre la 54ème équipe mondiale. Il exigera une revanche.

Enfin l’Angleterre, près de 50 ans après son unique sacre, et toujours prête à rappeler que le football est né chez elle, devra bien finir par accorder ses légendaires prétentions avec ses résultats. Sous peine de perdre toute crédibilité.

Ça promet…

 

- Charelca -

 

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 00:20

 

Sixième chapitre du bilan de la coupe du monde disputée en Afrique du Sud. Après le triomphe espagnol, les déboires de l’arbitrage, la catastrophe française, la satisfaction allemande et le gâchis argentin, retour sur le finaliste malheureux : les Pays-Bas.

 

 

 

 

            Dans l’absolu, perdre une finale de coupe du monde à la 116ème minute, quelques centaines de secondes après avoir été sanctionnés d’un carton rouge, doit faire de vous un martyr. Ce ne sera pourtant pas le cas de ces hollandais-là, sauf sur le court chemin séparant les deux ports d’Amsterdam et Rotterdam.

Pour avoir placé leurs intentions en finale contre l’Espagne sur le défi physique, dans des proportions incroyablement violentes et honteuses, les Pays-Bas ne récolteront aucune pitié de leur immense déception, néanmoins affreusement cruelle.

Même Johan Cruijff s’est montré terriblement sévère à l’issue de la rencontre ; lui qui connaît pourtant bien la chanson, battu en finale avec son équipe de rêve en 1974 par la R.F.A. de Beckenbauer.

 

Les Pays-Bas n’y arrivent pas

 

            Jamais deux sans trois : après 1974 et 1978, les Pays-Bas échouent donc pour la troisième fois en finale de la coupe du monde. C’est dur, très dur, pour ce pays de football créateur de talents d’exception, inventeur d’une certaine idée du football et qui avait réussi cette année à rassembler toutes ses forces vives, tout en limitant pour une fois les égos de ses stars, afin de décrocher enfin le titre suprême.

 

Le coup est passé près, tout près même et toute la Hollande ressassera indéfiniment cette soixante-deuxième minute et la fantastique occasion d’Arjen Robben, seul face à son destin, celui du peuple batave et Iker Casillas. C’était la balle de match, le coup parfait, dans le dos d’une défense centrale espagnole pourtant particulièrement hermétique toute la compétition. Malheureusement, le tir cadré de l’attaquant munichois fut dévié par le pied droit flottant béni du portier et capitaine espagnol.

 

Pour parvenir jusqu’au crépuscule de la compétition, les néerlandais avaient été tour à tour réalistes et très opportunistes. Mais rarement séduisants.

Profitant d’un tableau dégagé jusqu’en quart-de-finale, les seuls soucis bataves ont longtemps résidé dans le choix de leurs attaquants, toujours aussi pléthoriques chez les « Oranje ». Robben étant indiscutable, ce sont Van Persie et surtout Kuyt qui ont été choisis pour accompagner les offensives de Sneijder, au détriment de Van der Vaart ou Huntelaar.

 

LA performance des hollandais fut bien sûr d’éliminer le Brésil, lors d’un quart-de-finale que la « Seleçao » a perdu toute seule après avoir largement dominé les débats lors du premier acte de cette partie. Mais pour n’avoir pas su sceller le sort de cette rencontre quand ils le pouvaient, les brésiliens se sont exposés à la réussite insolente de Sneijder, sur sa lancée italienne et son fabuleux triplé avec l’Inter Milan (Calcio, Coupe d’Italie, Ligue des champions).

 

La finale de la honte

 

            Neuf cartons jaunes, un carton rouge. Voilà le triste bilan néerlandais lors de cette dix-neuvième finale de coupe du monde. La rencontre a bien duré 120 minutes, mais tout de même...

Pour beaucoup, comme d’habitude, « c’est la faute de l’arbitre ! ». L’explication est la suivante : incroyablement clément en première période, Monsieur Webb a laissé dégénérer la partie ; s’il avait au contraire expulsé d’entrée Van Bommel, tous ses copains auraient été vite calmés.

Pourquoi pas, sauf qu’on raisonne encore une fois à l’envers. Avant de parler des sanctions, il faut regarder les fautes. Or ceux qui ont assisté à la « demi-finale de Bisounours » entre l’Espagne et l’Allemagne ont pu constater que le plus haut niveau pouvait devenir soudain très facile à arbitrer, pour peu que chacun évolue dans le même esprit.

 

Sans surprise, ce ne fut pas précisément par leur bon état d’esprit que les joueurs néerlandais se sont signalés durant cette finale, c’est peu de l’écrire.

D’entrée, Van Persie agresse Capdevila. Le tacle mérite le rouge. Ce sera un jaune. Sept minutes plus tard, le « maître » dans l’exercice, Mark Van Bommel, imite son coéquipier, cette fois en attaquant Iniesta. Le tacle est encore plus violent. Le rouge ne se discute même pas. Jaune. On recompte sept minutes et l’impensable se produit : devant un milliard de téléspectateurs, Nigel De Jong se prend pour Bruce Lee et emplâtre d’un magnifique high-kick Xabi Alonso en pleine poitrine. Rouge, évidemment ?... Non, jaune ! Pourtant, à côté, un coup de tête au même instant quatre ans plus tôt avait l’air d’une caresse…

Ouf, 14 minutes de répit… quand Sneijder remet le couvert, avec une obstruction caractérisée sur Busquets qui, même en Top 14, aurait valu une sanction immédiate.

 

En même temps, il serait terriblement injuste de ne retenir que la première période. Car par la suite, les « Oranje » ont véritablement donné le change aux espagnols, rendant cette finale magnifique et incertaine. Et si Robben rata l’occasion de sa vie une première fois à l’heure de jeu devant Casillas, personne n’oubliera sa course freinée par la faute de Carles Puyol en position de dernier défenseur qui aurait dû valoir au défenseur catalan l’expulsion, bien avant celle de John Heitinga.

Sur l’ensemble de la partie, la défaite néerlandaise reste bien sûr logique, si l’on s’en tient au nombre d’occasions que se sont créées chacune des équipes et à la maîtrise générale légèrement supérieure côté espagnol. Mais cela n’a vraiment tenu qu’à un fil. Comme souvent.

 

 

            Comme en 1974, comme en 1978, vingt-trois joueurs néerlandais ont, en 2010, regardé de la pelouse, épuisés et en larmes, leur adversaire du soir soulever le Graal.

Mais à la différence de leurs prédécesseurs, tous adulés ou admirés, personne ne les accompagnera cette fois dans leur chagrin. La faute à une attitude déplorable qui aurait pu gâcher la fête et qui n’a fait honneur ni au football ni à leur légende.

 

- Charelca -

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  • Charelca, bientôt quadra, amoureux du foot et de sa dramaturgie unique. Enfant de Séville, fan de Platoche, il n'y a qu'une place pour un club dans mon coeur. En revanche, l'esprit est ouvert pour accueillir avec bonheur tous les passionnés.
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