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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 18:54

 

Abordons aujourd’hui l’avant-dernier volet de ce bilan de la XIXème Coupe du monde disputée en Afrique du Sud, consacré à la confirmation de la domination européenne sur la scène mondiale…

 

 

Pour une majorité de spécialistes, la 19ème Coupe du monde de l’histoire devait être celle de tous les dangers pour l’Europe. Le climat, une Afrique galvanisée par sa première fois et une Amérique du Sud sûre de ses forces brésilienne et argentine devaient avoir raison de la richesse européenne, notamment quantitative, si l’on s’en tient au nombre de nations nourrissant des prétentions sérieuses à la victoire finale (Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Portugal, Angleterre, Italie et, rions un peu, la France).

Si à l’aube des quarts de finale, cette prévision semblait prophétique, la suite ramena cependant tout le monde bien vite à la raison et trois des quatre demi-finalistes, comme d’habitude, furent bien européens. La compétition s’est même achevée sur un tiercé gagnant « 100% Vieux Continent » : Espagne – Pays-Bas – Allemagne…

 

La force de l’habitude

 

            A l’exception des irréductibles aficionados du football sud-américain, personne ne doute un instant que le plus haut niveau du football se pratique aujourd’hui en Europe.

De prime abord, il paraîtrait donc assez logique que le Vieux Continent domine le monde, même s’il faut noter d’emblée qu’en terme de titre mondial, l’Europe n’a pris l’avantage sur l’Amérique du Sud que cette année, le sacre espagnol portant à 10 à 9 la marque dans ce match à deux.

 

Pour traduire cette différence de niveau, on évoque souvent la culture tactique, plus riche et plus ancienne en Europe.

Ce facteur est aujourd’hui à relativiser, d’une part parce que la plupart des internationaux africains et sud-américains évoluent dans des clubs européens et d’autre part parce que les entraîneurs à la tête de ces sélections sont souvent des entraîneurs européens (Eriksson pour la Côte d’Ivoire, Le Guen pour le Cameroun…), voire d’anciens joueurs de très haut niveau ayant tout gagné ou presque (Maradona pour l’Argentine, Dunga pour le Brésil…).

 

Non, la véritable différence réside encore aujourd’hui sur l’expérience et la répétition des matchs de haut niveau avec la sélection.

La remarque vaut surtout pour le football africain, décevant dans l’ensemble de cette 19ème Coupe du monde annoncée pourtant comme la sienne (cf. article « Afrique : un sentiment d’inachevé ») et dont le niveau de la CAN reste encore incertain.

 

En ce qui concerne l’Amérique du Sud, la différence est moins notable (la plupart des joueurs brésiliens et argentins jouent ou ont joué la Ligue des Champions) et les cœurs uruguayens et paraguayens n’ont pas d’équivalent en Europe.

Mais au moment de gravir la dernière marche, le cœur ne suffit plus. Forlan, qui ne fut pas loin d’être le meilleur joueur de la compétition, n’a pas pu tout faire contre la Hollande, et Cardozo, à un pénalty du coup de tonnerre contre l’Espagne, a craqué devant Casillas.

 

Pas si simple

 

Une des forces de l’Europe, rarement soulignée, est purement mathématique : là où les autres continents possèdent deux ou trois équipes de très haut niveau, le continent européen, tous les quatre ans, présente une bonne demi-douzaine de favoris potentiels et autant de faire-valoir susceptibles de se hisser au minimum jusqu’en quart de finale, voire, en cas d’euphorie, en demi-finale (Suède et Bulgarie en 1994, Croatie en 1998, Turquie en 2002…).

 

Cette coupe du monde aurait pu cependant échapper à la règle, la faute notamment à l’Italie et ses quatre étoiles sans éclat (cf. article « Des Gros tout mous »), ainsi qu’à une France ridicule (cf. article « La Tragédie Bleue »), virées dès le premier tour avec une pathétique dernière place de leur poule.

De sorte que pour la première fois, l’Europe ne se trouvait pas majoritaire au stade des quarts de finale (3 représentants, contre 4 pour l’Amérique du Sud : Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay).

Heureusement pour elles, les équipes européennes présentes à ce stade, qui étaient aussi les plus attendues, ont répondu parfaitement aux attentes placées en elles : l’Espagne et les Pays-Bas se sont battus (c’est peu de l’écrire) en finale (cf. articles « Spaindermen II : la consécration » & « Oranje amère ») et l’Allemagne a fait un magnifique troisième (cf. article « Objectif 2012 pour la Mannschaft »).

 

Les performances les plus notables sont sans conteste à inscrire au crédit de l’Allemagne et des Pays-Bas, qui ont éliminé respectivement l’Argentine (4-0) et le Brésil (2-1).

Ces deux victoires, sensiblement distinctes dans leur contenu, dessinent une tendance importante : dans le premier cas, on nota une supériorité européenne manifeste au niveau tactique et dans l’expression collective (cf. article « Maradona gâche (presque) sans reproche »), et dans le second un écart criant dans la discipline et le mental (cf. article « Des Gros tout mous »), sans oublier un point commun : une différence de réalisme stupéfiante.

 

 

Ballottée au premier tour, l’Europe a su s’appuyer sur ses valeurs fortes du moment pour mettre tout le monde du football d’accord et régner quatre ans de plus après le mandat italien, mettant fin ainsi à l’alternance systématique des victoires entre les deux continents européen et sud-américain, inamovible depuis près de cinquante ans et le triomphe du Brésil (1958-1962).

La partie s’annonce beaucoup plus serrée en 2014, au Brésil, justement. Car sauf à ce que la pression, qui sera, c’est une certitude, monumentale sur les épaules auriverdes, emporte la Seleção sur une mauvaise trajectoire, il faudra être diablement fort pour priver le pays hôte de son sixième sacre.

D’autant que l’Argentine sera également aux aguets, prête à bondir sur la moindre défaillance de son éternelle rivale.

Oui, l’Europe peut s’attendre à souffrir. En attendant, elle a pris l’avantage et gardé la main…

                                                                                                                     

- Charelca -

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  • Charelca, bientôt quadra, amoureux du foot et de sa dramaturgie unique. Enfant de Séville, fan de Platoche, il n'y a qu'une place pour un club dans mon coeur. En revanche, l'esprit est ouvert pour accueillir avec bonheur tous les passionnés.
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