Après la farce du tour précédent, les 1/16ème de finale de la Coupe de France ont été marqués par un certain redressement des clubs de Ligue 1. Seuls deux équipes de l’élite ont été éliminés par un club hiérarchiquement inférieur : Brest, aux tirs aux buts, par un épatant Chambéry, et Bordeaux, lamentablement sorti par Angers (1-0).
Pour finir, Lyon a chuté à Nice, après prolongations (1-0), dans la seule rencontre qui opposait deux clubs de Ligue 1.
Il n’y a pas encore de quoi sauter au plafond, mais reconnaissons que le week-end dernier, la Ligue 1 a fait le métier, comme ils disent ; certes dans la douleur, le plus souvent, mais à ce stade, seule la qualification est belle, comme ils disent encore. Paris, sérieusement bousculé par Agen (CFA2), Lille, court vainqueur du voisin Wasquehal (CFA2), et surtout Nancy et Lorient, qui ont éliminés respectivement Nîmes et Fontenay (CFA) après prolongations, ont évité que l’édition 2011 de la Coupe de France ne s’achève peut-être sur une finale Nantes-Reims dont seuls les nostalgiques rêvent encore.
Pourtant, Dame Coupe n’a pas manqué, une nouvelle fois, de poser sa baguette magique sur un « petit ». Chambéry est l’heureux élu pour cette année.
A l’inverse, chaque tour est l’occasion pour un club de Ligue 1 qui déprime de s’enfoncer un peu plus dans la crise. Samedi, c’est Bordeaux, pathétique pendant 90 minutes, qui a aggravé son cas.
Lyon, de son côté, alignait pour la première fois de la saison son équipe-type. Première ratée, l’OGC Nice, plus mordant, ayant logiquement arraché sa qualification…
La Coupe est éternelle ! |
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Avec Chambéry, les tours se suivent et se ressemblent. Après Monaco, éliminé aux tirs aux buts, c’est Brest qui a chuté avec la même issue. J’ai vu la dernière heure de ce match, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les chambériens ont mérité leur qualification. Quel engagement, quelle générosité ! Mais aussi que de qualités techniques ! Rien, franchement rien, ne permettait de distinguer samedi après-midi quatre divisions d’écart entre les deux équipes.
Ce Chambéry me rappelle Calais et son incroyable parcours jusqu’en finale en 2000, et pas seulement pour ses couleurs jaunes. Il flotte au-dessus de cette équipe un vent de fraîcheur rassérénant et une spirale positive palpable. Le collectif chambérien est parfaitement huilé, son organisation défensive impressionnante (un misérable but encaissé en 240 minutes contre des clubs de Ligue 1 !).
Dans ces conditions, pas sûr que les sochaliens soient ravis du tirage au sort qui les verra se déplacer en Savoie mercredi prochain... Alors, jamais deux sans trois ? Ce serait en tous cas un immense exploit. Pour mémoire, Calais, pour parvenir jusqu’au Stade de France, n’avait dû éliminer « que » deux clubs de Ligue 1 (Strasbourg et Bordeaux).
Bordeaux, la chute sans fin |
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Il y a un an, Bordeaux était leader du championnat et pour beaucoup principal candidat à sa succession. Depuis, c’est la chute. Une chute libre que le changement d’entraineur à l’intersaison n’a pas stoppée. Aujourd’hui, le club girondin est au fond du trou et la place de Jean Tigana plus que menacée.
J’ai toujours considéré que Bordeaux avait acquis en 2009 son titre en surrégime, à l’image de Gourcuff, grâce notamment à une fin de saison démoniaque mais aussi flatteuse, quand on pense aux victoires plus que singulières acquises à l’aube du sprint final, face à Lyon et à Rennes, qui avaient lancé Laurent Blanc et ses ouailles sur le chemin du sacre.
Le grand mérite de Blanc est d’avoir maintenu ce surrégime six mois de plus. Mais la réussite a ses limites. J’avais annoncé que plus dure serait la chute. Je n’imaginais pas celle-ci sans fin. Ceux qui, comme moi, ont regardé samedi dernier cet affreux match entre Angers et Bordeaux, ont dû dresser le même constat : le jeu bordelais est inexistant. Il n’y a rien, c’est le grand vide ; partout, dans toutes les lignes.
Et pourtant, très vite, chacun avait pu mesurer la pauvreté offensive du SCO d’Angers, médiocre 15ème de Ligue 2. Les Girondins n’avaient rien à craindre dans ce match. Ils ont trouvé le moyen de le perdre. Forcément, la question se pose (et n’a pas manqué d’être posée) : les joueurs ont-ils lâché Tigana ? C’est possible, mais le public de Chaban-Delmas ne pardonnera pas à « ses » Girondins la moindre errance, samedi, face à Nice. Problème : les Aiglons, depuis dimanche soir et leur victoire sur Lyon, sont forcément euphoriques…
Lyon n’avait pas faim |
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Sans un arrêt miracle du pied de Letizi, sur une reprise à bout portant de Gomis au cœur de la seconde période, personne ne s’interrogerait cette semaine sur le rendement de l’équipe lyonnaise, dimanche soir, au Stade du Ray. Bousculés assez longtemps par des niçois sans génie offensif, les coéquipiers d’un Cris vieillissant avaient réussi à prendre les rennes de la partie, se créant au final les meilleures occasions, sans malheureusement (pour eux) en convertir une seule.
Plus tard, dans l’incertitude des prolongations, l’équipe qui avait le plus envie a gagné et on notera que François Clerc aura inscrit un but, celui de la victoire, lui l’ancien gone qui en marqua autant entre Rhône et Saône en cinq ans (si si).
Etre éliminé sur le terrain de ce Nice-là n’a rien de déshonorant, mais force est de constater que certains joueurs lyonnais, notamment offensifs, ont traversé la rencontre comme des fantômes. Je pense à Lisandro, dont je suspecte un début d’impatience par rapport à son positionnement sur le côté gauche, mais aussi Bastos, quasiment inexistant, confirmant une irrégularité indigne d’un prétendant à la Seleçao (d’ailleurs, il n’a pas été convoqué pour le prochain France-Brésil).
Quant à Gourcuff, il continue de trop peu peser dans le jeu. Il ne bonifie pas les ballons qu’il touche, il ralentit le jeu et n’est absolument pas dangereux en phase offensive. Ça fait beaucoup. D’autant que l’équipe lyonnaise est désormais au complet et qu’elle peut enfin aligner en même temps tous ses atouts.
Je pressens cependant une réaction à Valenciennes, ce samedi. Lyon veut regoûter au titre. Et les Dogues lillois ont pris de l’avance. Il n’y a donc plus de point à perdre. Le sprint est lancé…
Charelca