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20 novembre 2013 3 20 /11 /novembre /2013 14:55

 

Qu’elles ont dû être âpres, les discussions, depuis samedi matin jusqu’à hier soir, entre les dieux du foot réunis autour de la table, pour décider si la France du 3ème millénaire méritait de s’inviter au carnaval de la plus grande compétition sportive de l’ère moderne, dans le pays qui a fait la gloire de son sport et son universalité.

 

Méritaient-ils le châtiment éternel, ces imbéciles, ces hilotes millionnaires, dénués des valeurs humaines de base, bien au-delà des symboles patriotiques ? Le respect, l’humilité, le don de soi, l’altruisme, la politesse. Mais aussi le recul, la réflexion, l’autocritique, le sens de la mesure… Toutes ces vertus et qualités oubliées qui m’avaient conduit à ouvrir ce blog il y a trois ans et demi, au lendemain d’un abominable et improbable désordre (http://humeurdefoot.over-blog.com/article-54523481.html puis http://humeurdefoot.over-blog.com/article-la-tragedie-bleue-bilan-de-la-xixeme-coupe-du-monde-3-10-54672142.html).

 

Pour les uns, majoritaires, il fallait les radier à vie. Pas (seulement) pour l’exemplarité de la sanction en imaginant son effet dissuasif sur les générations futures. Mais pour tout changer : les cadres, les mentalités, une certaine politique et espérer recréer une cohésion, une dynamique, saine, ce ciment social dont une équipe nationale ne peut en aucun cas se passer pour exister et susciter l’adhésion et la passion.

 

Pour les autres, il fallait croire à la rédemption. Blanc ou Deschamps seraient les seuls à pouvoir y mener ce troupeau de brebis égarées par un système trop longtemps formaté et permissif, ces Dolly déconnectées du monde réel. Le premier a cru y parvenir, mais la mal était encore trop frais. Pour le second, sa légendaire bonne étoile et sa foi indéfectible dans le maillot bleu ont fini, au bout de l’interminable route de « l’enfer et contre tous », par expier les pires tourments de ces brebis, même les plus malades.

 

Comme un symbole, hier soir, Patrice Evra, le footballeur le plus détesté du pays, a réalisé un match somptueux. Il cristallise à lui seul tout ce que le footballeur amateur et l’amateur de football ont exécré pendant quatre ans. Et même s’il ne deviendra jamais la Jeanne d’Arc des temps modernes, loin s’en faut, même s’il ne gagnera jamais ne serait-ce que la place d’Amoros dans nos cœurs, la folie du Stade de France l’a entrainé, comme les autres, dans une sorte d’expiation nationale.

 

Oui, chacun, dans son canapé, a senti hier soir avant le coup d’envoi que quelque chose d’irrationnel allait se concrétiser. Tous n’en avaient pas forcément envie et chacun n’occultera jamais le passé. Mais la cause nationale l’emporte toujours. Quelle que soit son opinion, quels que soient ses ressentiments. C’est comme ça. On porte son Histoire. Encore. Heureusement.

 

Pour décider, peut-être que les dieux du football avaient invité autour de leur table Garrincha et Socrates. L’un comme l’autre auront sans doute expliqué qu’à 28 ans d’intervalle, ils ont vu des petits bleus merveilleux leur tenir tête, voire les vaincre. Et qu’une coupe du monde au Brésil sans eux leur semblait incongrue.

 

Mais peut-être, aussi, qu’il ne s’agissait juste que d’un simple match de foot, qui a bien tourné parce qu’une vingtaine d’enfants gâtés ont échangé, puis changé, le temps d’une soirée, au moins. Parce qu’un Deschamps inspiré a fait les bons choix, parce que le public a enfin joué son fameux rôle de douzième homme, parce que les oreillettes du corps arbitral ont bien fonctionné après un premier but injustement refusé à Benzema…

 

Ok, je veux bien, mais les deux buts de Sakho, hein, ils viennent d’où ceux-là ? Et qui l’a empêché d’enlever son maillot après son second but (il était parti pour, le bougre !) pour récolter un deuxième avertissement synonyme d’expulsion (le dernier quart d’heure eut été intenable) ?

 

Et quid de cette Marseillaise collective improbable, entonnée par les chanteurs à crampons dans le rond central et communiée avec 80.000 bienheureux ?... A défaut d’en connaître les paroles, puissent ceux devenus désormais définitivement des ex-mutins en avoir mesuré la portée. Parce que les miracles n’arrivent qu’une fois.

 

 

Charelca

 

 

LE JEU ET LES JOUEURS : Pogba, l’élu

 

 

La première mi-temps de l’équipe de France fut exceptionnelle. Même si personne n’oubliera que sans les abdominaux de Debuchy, l’Ukraine aurait réduit le score juste avant la pause, on garde surtout l’image de vagues bleues incessantes qui ont totalement noyé le bloc ukrainien, pourtant si impressionnant quatre jours plus tôt.

 

Au-delà de l’indéniable détermination collective qui transpirait dans chaque mouvement bleu, les titularisations de Cabaye et Valbuena ont bien sûr clairement été déterminantes. Formidable rampe de lancement, le premier a réalisé une prestation monumentale. Avec un minimum de déchet dans la transmission et une activité inlassable en sentinelle d’un milieu de terrain perpétuellement projeté vers l’avant. Le second, étincelant en première période, a équilibré le jeu offensif des Bleus, alors que Ribery était martyrisé pour la deuxième fois de la semaine.

 

A propos du munichois, j’entends ci et là qu’il n’a pas été très bon. Quelle ânerie ! Le premier but c’est lui, pour beaucoup, le troisième but c’est encore grandement lui et l’expulsion, décisive, c’est toujours et uniquement lui. Cette expulsion a pesé très lourd, au final. Car physiquement, les Bleus ont logiquement pioché en seconde période. La supériorité numérique leur a donc permis de gérer leur outrageuse domination, territoriale et dans la possession de balle, alors que Valbuena et Benzema disparaissaient progressivement des débats. Pour mieux achever les ukrainiens au moment où le manque de lucidité, la fatigue, la frustration et la peur du vide les dévastaient peu à peu…

 

Pogba a illustré ces deux visages de l’équipe de France. Conquérant pendant le premier acte, tout en maîtrise durant le second. Mais constant, toujours présent et souvent juste dans ses choix tactiques. Il est évident qu’il représente, du haut de ses 20 ans, la plus belle chose qui est arrivée au football français depuis 15 ans.

 

La France a donc la chance, toutes les deux décennies, de voir naître un joueur d’exception. Après Platoche, après Zizou, le surnom de Paul Pogba est encore en attente. Mais son talent précoce, lui, est factuel. Le nouveau fiancé de la Vieille Dame représente la réincarnation réunie de Tigana et Vieira, auxquels s’ajoute une technique supérieure qui respire la grande classe. Physique comme l’enfant des Caillols, athlétique comme le grand Pat’, il a aussi déjà compris que son talent individuel n’avait de sens qu’au service du collectif.

 

Outre ces qualités intrinsèques, sa maturité précoce et sa vision du jeu en font donc l’élu. On avait compris il y a bien longtemps que ce ne pouvait être Ribery, même en prétendant au Ballon d’Or (ce que le seul Suède-Portugal d’hier soir pourrait d’ailleurs suffire à tempérer). Il a bien fallu finir par admettre que ce ne serait pas non plus Benzema, quand bien même l’ancien lyonnais est l’avant-centre du plus grand club au monde depuis quatre ans.

 

Non, l’élu se nomme bien Pogba. En quatre jours, et même si ses prestations seront sans doute voilées par une liesse née avant tout d’une réussite collective, pas de doute : le guide, désormais, c’est lui. A Deschamps de lui donner les clés, sa confiance et son intelligence de situation. Personne, mieux que lui, n’est placé pour le savoir et le faire.

 

 

Charelca

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 12:21

 

Jusqu’où iront les Bleus ? C’est la grande question de la semaine, alors que l’Euro polono-ukrainien s’ouvre ce soir (Pologne-Grèce, 18h00). Après deux derniers matches amicaux convaincants, voilà les pestiférés du sport français galvanisés et auréolés d’un léger crédit. Mais si la mission de redorer l’image d’un blason déchiqueté il y a deux ans semble dans leurs cordes, celle de (re)dominer l’Europe parait encore bien ambitieuse…

 

 

            Je ne crois pas une seconde que la France va gagner l’Euro. Non pas que je ne le souhaite pas, bien sûr, mais les Bleus ne possèdent pas assez de certitudes sur leur jeu pour gommer toutes les errances individuelles et collectives d’un groupe né il y a deux ans à peine et qui aura passé plus de temps à éteindre les cendres encore brûlantes de son dernier Mondial apocalyptique plutôt qu’à dessiner un projet de jeu cohérent et concurrentiel au haut niveau.

 

C’était un passage obligé, le prix de la rédemption et Laurent Blanc, avec une intelligence que seule une affaire de quotas a pu faire vaciller, a maintenu un cap qu’il faut saluer. Il était l’homme de la situation et si les funestes grévistes veulent bien faire perdurer pendant un mois (et plus encore) l’état d’esprit irréprochable qu’ils semblent vouloir afficher depuis plusieurs semaines, alors la fibre patriotique et notre passion pour les Bleus reprendront progressivement leur place dans chaque canapé français.

 

A l’occasion, je vous invite à relire ce que j’écrivais à l’ouverture de ce blog, il y a 22 mois :   

 La Tragédie Bleue (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 3/10)

 

Malheureusement, l’enchainement précoce des compétitions n’a pas laissé le temps à Laurent Blanc de trouver assez tôt l’équilibre indispensable à une équipe de haut niveau, cet équilibre qui lui offre à la fois la maitrise sur la totalité des matches qui sont largement à sa portée (exemple récent de France-Islande) mais aussi la certitude qu’elle a les moyens de faire tomber les plus forts. Hors matches amicaux j’entends.

Peut-être, aussi, qu’il ne dispose pas encore simplement d’assez de joueurs d’un niveau suffisant pour s’offrir ce luxe…

 

 

Deux joueurs de classe mondiale et huit porteurs d’eau

 

            Je l’ai écrit à maintes reprises : Ribery et Benzema sont les deux seuls joueurs français de classe mondiale. Nasri peut être excellent, c’est vrai, mais c’est un match sur trois. Pour Menez, c’est une fois sur cinq et quant à Ben Arfa, j’ai arrêté de compter…

 

C’est bien pour cela, d’ailleurs, que Laurent Blanc a conservé Ribery dans la maison France. Lucide sur les qualités du joueur, il espérait secrètement, envers et contre tous, que l’homme-qui-venait-en-tongs-à-la-télévision retrouverait chez les Bleus son niveau munichois. On y est presque et, de son point de vue, c’est forcément déjà une grande victoire.

Mais ce n’est pas tout à fait gagné. Quelque chose comme « chassez le naturel, il revient au galop » nous hante tous un brin… Cela dit, à la première adversité, nous serons vite fixés !

 

En ce qui concerne Benzema, voici pour mémoire ce que j’écrivais au lendemain de la victoire des Bleus à Wembley face à l’Angleterre (tiens tiens) il y a 18 mois, alors que l’ancien lyonnais était jusqu’alors détruit par ceux qui faisaient (et font encore pour certains) la pluie et le beau temps dans les médias (Ménès, Simone, Larqué, Lizarazu), ceux qui affirmaient sur un ton presque comminatoire que KB n’était pas un avant-centre, voire même un attaquant (si si, ils l’ont tous dit…) ; les mêmes qui, aujourd’hui, le badent sans vergogne…

 

Benzema, number one

 

            Je n’ai rien contre Gignac, Hoarau et Gameiro. Vraiment rien. Mais je pose une question : que feraient ces joueurs s’ils intégraient l’effectif du Real Madrid ? Couper les oranges, les citrons, ou les deux à la fois ?... Oui, c’est vrai, Benzema est le remplaçant d’Higuain au Real Madrid. Est-ce infâmant ? Surtout, la France dispose-t-elle de tellement de talents pour se priver d’un tel joyau ? Bien sûr que non !

 

L’acharnement dont a été victime, à tort ou à raison, l’ancien lyonnais (et encore, on semble l’oublier mais il n’était pas dans le bus lui !) renforce d’ailleurs la valeur de ses performances en Bleu aujourd’hui. Faut-il être diablement fort dans sa tête et sûr de ses qualités pour devenir l’homme providentiel de l’équipe nationale. Laurent Blanc a sans nul doute une large part de réussite dans ce phénomène, mais tout de même...

 

Sur ce blog, j’insiste lourdement, encore et encore : oui, Karim Benzema est le meilleur joueur de football français. Ses buts au niveau international ne trompent pas. Souvenons-nous comme il mystifia Vidic et Ferdinand (la meilleure charnière centrale en Europe) à Gerland en 1/8èmes de finales de la Ligue des Champions (OL-MU 1-1). Le but de ce soir, très proche de celui inscrit en Bosnie, éclate à nouveau comme une évidence. Finesse technique, précision et surtout vitesse d’exécution (c’est ce troisième élément qui fait toute la différence) : le talent pur.

 

Ceux qui l’ont vu évoluer à Lyon le savent bien : Benzema a tout d’un très grand. Mais chacun doit aussi comprendre qu’il n’a que 22 ans. A son âge, Platini jouait à Nancy (il rejoindra les Verts à 24 ans et la Juventus à 27 !) et Zidane n’a quitté Bordeaux pour Turin qu’à 24 ans. Dans un sens, l’ancien lyonnais est donc en avance…

 

Une saison et demie plus tard, KB est donc titulaire du poste le plus exposé dans un grand club et pour le coup, le plus grand club de l’histoire de la planète foot. Il empile les buts et, curieusement, plus personne ne s’aventure à sous-estimer son potentiel, ses qualités et son niveau, ni s’interroge sur son poste de prédilection. Surtout depuis qu’il transpose sa confiance madrilène à la pointe de l’attaque des Bleus…

 

Pour le reste (Lloris mis à part), Laurent Blanc doit composer avec des joueurs de bon niveau, dont certains jeunes talentueux mais encore trop tendres, et d’autres qui sont juste moyens. Le plus inquiétant concerne évidemment la défense, où l’association Rami-Mexès n’offre aucune garantie, si ce n’est celle de se trouer au moins deux fois par match et, de fait, de ne pas survivre pas à une attaque de haut niveau. Donc de ne pas survire à une demi-finale si tant est que les Bleus échappent en quarts-de-finales à Spaindermen III (l’analyse du jeu de l’ogre reste valable deux ans après : "Spaindermen II": la consécration (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 1/10) )…

 

Car la demi-finale éventuelle offre la perspective d’affronter l’Allemagne ou les Pays-Bas. Ça semble très, très compliqué. Sur la lancée de leur belle coupe du monde sud-africaine, ces deux-là, très revanchards, veulent en terminer avec l’hégémonie ibérique. Et ils possèdent toutes les armes pour. Pas les Bleus. Il suffira donc à ces gros-là de museler Ribery et Benzema ou ne serait-ce que de couper leur toute récente relation technique (et tactique) pour annihiler une bonne partie du pouvoir offensif français. Et se délecter ensuite des espaces offerts par un axe central que cette grande gigue de Diarra, « la sentinelle en carton », ne parait pas de taille à protéger.

 

Alors je me lance : ce sera une demie au mieux. Et franchement, en l’An II après Knysna, ce sera déjà pas mal, non ?

  

Charelca

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 18:42

 

BLANC GRIMACE

 

Quatre jours après une victoire laborieuse et peu convaincante face aux Etats-Unis (1-0), les Bleus ont concédé logiquement le nul face à la Belgique, mardi soir (0-0).

Si la série d’invincibilité de l’équipe de France se poursuit, sa recherche d’un projet de jeu cohérent aussi. Seize mois après sa prise de fonctions, Blanc semble dans une impasse.

 

 

            Il y a un an jour pour jour, la France l'emportait à Wembley et tous les amoureux des Bleus pensaient la machine relancée (Good job ! ). Aujourd'hui, qui s'en souvient? L'espoir a laissé place à la frustration, et la qualification arrachée à la Bosnie grâce à une monstrueuse bourde de Spahic l'envoie à l'Euro, avec les mêmes certitudes sur son jeu que deux ans plus tôt, après l'affreuse qualification volée à l'Irlande.

 

Le prochain match amical de l’équipe de France, le 29 février 2012, nous en dira long sur les ambitions qu’elle pourra nourrir durant son début d'été polono-ukrainien, puisque Lloris et ses copains se déplaceront outre-Rhin... L’Allemagne écrase tout sur son passage, y compris les gros bras (les Pays-Bas ont été balayés mardi 3-0) depuis une Coupe du monde où elle avait déjà séduit tous les observateurs (Objectif 2012 pour la « Mannschaft » (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 4/10) ) et parait de taille à lutter avec l'Espagne, évidemment grand favori de l’épreuve.

 

Pour être franc, on voit mal ces Bleus-là bousculer la Mannschaft. Seize mois après son arrivée, Laurent Blanc n’a toujours pas trouvé la bonne formule. Les blessures des uns et des autres qui se sont succédées depuis sa prise de fonctions ne l’ont certes pas beaucoup aidé, mais le résultat est là : à ce jour, le jeu français est proche du néant.

 

Après un match d’un ennui rarissime contre les Etats-Unis (les américains y sont pour beaucoup), sauvé par un éclair du duo Martin-Rémy, on attendait ce second match de la semaine avec l’espoir d’une réaction.

 

Réaction il y a eu, mais totalement stérile. Et c’est bien le plus inquiétant, au fond. C’est qu’ils étaient au taquet, nos petits bleus, Benzema et Ribery en tête ! Mais ils n’y arrivent pas. Le manque de créativité est patent, la capacité à déséquilibrer une équipe européenne de seconde zone inexistante.

 

Oui, je sais, la Belgique semble renaître elle aussi de ses cendres. Elle a paru même supérieure techniquement, physiquement et collectivement à son hôte, et si elle ne s’était pas contentée de défendre pendant une bonne heure, il y a fort à parier que Lloris aurait eu plus qu’une parade à réaliser pour porter la série d’invincibilité des Bleus à 17 rencontres.

 

Vus les adversaires rencontrés, c’est une maigre consolation, qui ne suffit pas à chasser cette question lancinante : Blanc est-il dans une impasse ?...

 

Benzema attendra Nasri

 

            Le plus frustrant, dans ces deux rencontres, était de voir l’avant-centre de la meilleure équipe européenne de ce début de saison, ne pas toucher un seul ballon en bonne position, si ce n’est dans le rond central…

 

Benzema est lunaire avec le Réal mais il était sous terre cette semaine avec les Bleus. Comme les autres. Son envie n'est pas remise en cause, bien au contraire, il fut même un des rares à tenter de secouer le cocotier. Mais autour de lui, c'est le grand vide. 

 

Il lui manque évidemment un milieu axial capable de combiner à la fois dans les petits espaces (le Benz adore ça) voire de sentir ses éventuels appels en profondeur. Martin et Cabaye ont échoué, il faut du plus lourd, du plus expérimenté.

 

Deux joueurs seulement ont le profil : Nasri et Gourcuff. Pour le second, l'affaire est encore compliquée, mais six bons mois suffiront à Blanc pour qu'il rappelle son chouchou. En attendant, le premier, qui joue plutôt sur le côté droit chez les Blues de Manchester City, est le seul, aujourd'hui, dont les épaules sont assez larges.

 

Ribery en pénitence

   

            L'autre joueur de classe mondiale dont dispose Laurent Blanc vient de réaliser trois mois superbes avec le Bayern Munich… Mais lui aussi a la tête sous terre dès qu'il enfile le maillot français, qu'il soit bleu ou rayé façon marin body-buildé.

 

Ribery veut se racheter, cela transpire dans ses courses, ses attitudes, mais tout ce qu'il tente, ou presque, échoue lamentablement. C'est cruel, mais sans doute faut-il y voir là une forme de pénitence.. Personne ne le plaindra, certes, mais il faut rester lucide: sans un bon Ribery, la France ne verra même pas les quarts de l'Euro.



C'est cette même pénitence à laquelle semble condamner à vie Jérémy Toulalan, banni pour avoir eu la mauvaise idée d'empêcher ses coéquipiers de se ridiculiser un peu plus avec un communiqué qu'ils auraient rédigé à l'arrière d'un bus, plutôt que par son avocat, mais aussi de s'être permis un jour, en conférence de presse, de clouer le bec à tous les donneurs de leçon de France 98.

 

Toulalan a dit adieu aux Bleus, et Gonalons, son successeur à Lyon, s'est révélé. Dans l'esprit de Blanc, il est bien sûr encore très loin de M'Vila mais lui, au moins, a su saisir sa chance. Avec les deux Diarra, cela fait beaucoup de numéros 6. Mais ce n'est pas ce poste-là du milieu de terrain qui inquiète aujourd'hui...

 

 

La taca taca tac tac tiqu’

 

  tableau noir

             

             Devant l’inefficience de son milieu de terrain à deux récupérateurs (Diarra et M’Vila) contre les Etats-Unis, Laurent Blanc avait décidé cette fois de titulariser Martin et Cabaye, en sus de M’Vila, laissant enfin Diarra sur le banc. Le but était clairement d’apporter une touche plus offensive au schéma tactique des Bleus.

 

Malheureusement, le jeu français, vers l’avant, n’y a rien gagné. Martin a couru dans le vide et oublié tout ce qui avait séduit lors de ses précédentes entrées en jeu : un jeu exclusivement tourné vers l’avant, des passes axées sur la verticalité, des prises de risque, de la percussion… Cabaye a fait à peine mieux, perdant de nombreux ballons et ne parvenant que rarement à servir les trois attaquants. Comme un symbole, Benzema, exaspéré, a fini par reculer jusque dans le rond central pour caresser le cuir. Un comble dans un schéma à une seule pointe…

 

Cela dit, la qualité du pressing belge, avec un engagement qui rappelait parfois que haut niveau et match amical ne riment pas toujours entre pays voisins, est pour beaucoup dans l’incapacité des Bleus à déséquilibrer le bloc adverse et se créer ne serait-ce qu’une occasion franche.

 

La solution était donc d’étendre ce bloc compact, en écartant au maximum le jeu sur les côtés. Mais Abidal, par ailleurs excellent défensivement, et Reveillère n’ont que trop peu dédoublé avec Ribery et Rémy sur leur côté respectif. Dommage car la seule fois où le latéral droit lyonnais a débordé son vis-à-vis, une tête décroisée de Benzema a failli faire mouche. 

 

Les changements en cours de jeu (les trois attaquants en même temps) ont beaucoup trop tardé et n'ont quasiment rien apporté. Martin et Cabaye, hors du coup, ont, pour leur part, terminé la rencontre. Cherchez l’erreur !    

   

   

Haut les cœurs !

 

       : (fabuleux, performance exceptionnelle)

X

 

      : (excellent)

X

 

     : (de bon à très bon)

   

LLORIS 

Une double parade face à Mirallas à quelques minutes de la fin a privé les belges du hold-up. Pour le reste, son jeu au pied reste toujours aussi inégal, donc peu rassurant.

LLORIS

    

ABIDAL

Franchement impressionnant défensivement, il aurait pu gratter un de plus avec un peu plus d’ambition offensive. Les raids solitaires de Ribery ne l’y ont peut-être pas poussé…

ABIDAL

   

GONALONS 

La bonne surprise de la soirée. Entré en jeu à la place d’un M’Vila sonné à trois minutes de la pause (et décevant jusque-là), il a su saisir sa chance et reproduire en sélection ce qu’il réalise en club. Beaucoup d’impact à la récupération, encore écorné cependant par des approximations dans la relance. A clairement marqué des points dans la course des 23 pour l’Euro à un poste où la concurrence est féroce.  

GONALONS

   

SAKHO 

Très costaud, très présent, il est le clone précoce de Marcel Desailly. Pas de faute et une attention de tous les instants pour pallier les errances de Rami. Nonobstant sa jeunesse, il peut bousculer la hiérarchie au sein de la charnière Rami-Mexès.

SAKHO

    

    : (moyen)

 

REVEILLERE 

Tour à tour au marquage d’Hazard et Dembele, il a passé une soirée assez inconfortable défensivement même si, au final, seul Mirallas, en fin de match, lui a échappé dans une action qui aurait pu être fatale. Quelques montées pour relayer Rémy, mais un apport offensif globalement insuffisant.

REVEILLERE

 

RIBERY 

Il a beaucoup tenté, sans jamais véritablement faire la différence. Ses combinaisons avec Benzema, nombreuses mais stériles, méritent tout de même d’être revues. De l’envie, palpable, mais il est encore très loin de son niveau munichois. 

RIBERY

     

BENZEMA 

Incontestablement moins en vue que lors de ses dernières prestations, le meilleur joueur de football français a pourtant beaucoup bougé. Malheureusement très peu trouvé par ses partenaires, il a buté sur une excellente charnière Company-Van Buyten les rares fois où il aurait pu se montrer dangereux.

BENZEMA

   

   : (médiocre, insuffisant)

 

RAMI

Il gagne de nombreux duels, c’est vrai, mais ses errances défensives (oubli parfois grotesque du marquage) et une relance souvent indigne du niveau international doivent inciter Laurent Blanc à se demander s’il mérite vraiment une place de titulaire. 

RAMI

 

CABAYE

Ni vraiment relayeur, ni vraiment créateur, sa performance est à l’image de celle de l’équipe : terne et sans saveur. Une belle frappe (mais non cadrée) à inscrire à son crédit. C’est maigre mais cela dit, les autres n’ont pas fait mieux… 

CABAYE

 

MARTIN 

Courir autant pour produire aussi peu, c’est un gâchis. Laurent Blanc avait peut-être raison quand il rappelait aux observateurs désireux de voir Martin débuter que ses entrées en jeu décisives devaient être relativisées par l’usure générale de l’adversaire en fin de match… Mais il est jeune, talentueux et mérite une autre chance.

MARTIN

 

 REMY

A l’instar de Martin, il n’a pas confirmé son éclair contre les Etats-Unis, ne faisant jamais la différence, remettant ainsi en cause sa légitimité (un peu précipitée) à occuper le poste de titulaire côté droit. En même temps, la concurrence du moment est si faible qu’il conserve encore la meilleure cote

REMY

   

  : (franchement mauvais)

X

 

 : (catastrophique, ridicule)

X  

 

Charelca

   

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 23:41

 

Un pénalty obtenu et transformé par Samir Nasri à 10 minutes de la fin a sauvé l’équipe de France d’une défaite face à la Bosnie (1-1). Les Bleus de Laurent Blanc sont qualifiés pour l’Euro 2012, mais le chantier reste immense …

 

 

Face à des bosniens longtemps dominateurs et justement récompensés par un petit bijou de Dzeko juste avant la mi-temps, les Bleus, orphelins de Benzema (et, dans une moindre mesure, de Ribéry), ont eu le mérite d’opposer, dans un désordre qui en dit long sur ses certitudes collectives et la maitrise de son jeu, leur courage et une certaine force de caractère, aussi, pour chercher l’égalisation et ainsi éviter des barrages à l’issue forcément incertaine.

L’équipe de France avait pourtant toutes les cartes en main. Incroyablement passive pour un match de ce niveau, incapable de hausser le ton physiquement pendant une heure, elle a regardé jouer Pjanic et ses copains. La pression liée à l’enjeu ? oui, bien sûr. La valeur de la Bosnie ? sur ce match, aussi, clairement. Mais les choix tactiques de départ de Laurent Blanc paraissent également très discutables… Heureusement, le cévenol s’est évité une terrible migraine en faisant rentrer Martin à l’heure de jeu. Le sochalien a tout changé et Nasri s'est occupé du reste…

 

Les notes de Charelca

 

Lloris : 5

 

Evra : 4

 

Rami : 3

 

Abidal : 4

 

Réveillère : 5

 

M’Vila : 5

 

Cabaye : 3

 

Nasri : 5

 

Malouda : 4

 

Rémy : 4

 

Menez : 6

 

Charelca

charelca@live.fr

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 08:48

 

Benzema-France-Bresil-bis.jpgMercredi soir, l’équipe de France version Laurent Blanc a poursuivi sa progression en dominant un Brésil sans génie et sans idée, mais qui a dû évoluer à 10 toute une mi-temps (1-0). Cette victoire, qui porte à 6 cette incroyable série de matches consécutifs sans défaite face à la Seleçao, a été marquée par la poursuite de l’épanouissement en Bleu du meilleur joueur de football français : Karim Benzema.   

 

 

            Tout va bien pour l’équipe de France ! La spirale positive qui l’accompagne depuis cette fameuse victoire fondatrice en Bosnie ne s’est pas ralentie, mercredi, devant un Brésil qui, comme elle, est en pleine reconstruction.

 

Après un succès brillant en Angleterre, les Bleus ont donc conclu cette minisérie de deux matches amicaux par une seconde victoire, de prestige, face au Brésil qui doit décidément maudire le Stade de France et le maillot bleu.

 

Maitres du ballon pendant 40 minutes, les brésiliens n’ont cependant jamais inquiété Hugo Lloris, se limitant à une passe à dix certes agréable, mais stérile. Réduits à dix après l’expulsion totalement logique d’Hernanes, les Bleus se sont enhardis et ont logiquement trouvé l’ouverture par l’inévitable Benzema…

 

Décisif à plusieurs reprises depuis l’arrivée de Laurent blanc, Karim Benzema semble enfin avoir trouvé la reconnaissance domestique que son talent et ses dernières performances en Bleu justifient. C’est en revanche tout le contraire pour Gourcuff… 

 

 

Le tournant du match : l’expulsion d’Hernanes  

 

 

Le principal enseignement : Benzema dompte le Stade de France, pas Gourcuff

 

 

 

La taca taca tac tac tiqu’

 

tableau-noir.jpg

 

             A la différence du dernier match en Angleterre, où Nasri et Gourcuff s’étaient partagés l’animation offensive dans l’axe du milieu de terrain, Laurent Blanc, en l’absence du Gunner, avait décidé cette fois de renverser le triangle de son milieu, avec Gourcuff en véritable meneur du jeu, Diarra et M’Vila se chargeant de la récupération du ballon.

 

C’était très bien pensé, Blanc sachant pertinemment que la qualité technique des brésiliens risquait de priver les Bleus du ballon. Seulement, Diarra et surtout M’Vila ont longtemps pressé à contretemps, dispersés entre les lignes brésiliennes.

 

Heureusement que l’attaque auriverde manque singulièrement de tranchant. Un comble d’ailleurs ! La défense bleue n’a finalement que rarement été mise en danger, même à 11 contre 11, Lloris n’ayant aucun arrêt décisif à réaliser.

 

A 11 contre 10, les français ont logiquement dominé les débats. Malouda hors du coup, le jeu a alors sérieusement penché à droite où Menez a créé des différences intéressantes. Bizarrement, le romain a été remplacé par Remy dont la percussion fut moins notable.

 

La déception est venue de l’apport offensif réduit de Gourcuff. Plein de bonne volonté et de dynamisme, le lyonnais n’a que trop rarement apporté le danger. Sa relation technique avec Benzema peut pourtant être intéressante, j’en suis convaincu (esquissée d’ailleurs en début de match sur une magnifique déviation).

 

   

Haut les cœurs !

 

       : (fabuleux, performance exceptionnelle)

X

 

      : (excellent)

 

MEXES

Son meilleur match sous le maillot bleu. Vaillant, saignant, il a affiché toutes ses qualités athlétiques. Se pose désormais clairement comme LE patron de la défense bleue. Il donne en tous cas parfaitement raison à Laurent Blanc de l'avoir relancé et de lui avoir maintenu sa confiance malgré un départ poussif.

MEXES

   

BENZEMA

Des gestes de grande classe et un toucher de balle qui rappellent vraiment ZZ... Une très grande seconde mi-temps, récompensée par le but de la victoire. Bien sûr, on lui reprochera plusieurs occasions ratées, mais il est aussi le seul à s'en être procurées... Sorti sous les ovations du Stade de France, il a été remplacé par GAMEIRO (84ème).

BENZEMA

   

 

     : (de bon à très bon)

   

RAMI

Costaud, très costaud... Mais il manque d'intelligence dans son placement. Or dans l'axe, c'est souvent fatal. Heureusement, un Mexès des grands soirs a gommé ses quelques errances. Un bon match néanmoins dans l'ensemble. 

RAMI

     

MENEZ.jpg

Un début de seconde période fracassant avec notamment une percée décisive sur le but français. Avant, il fut plutôt transparent. Mais sans le ballon, en même temps, il est compliqué de jouer... Ses performances de grande qualité à la Roma semblent l'avoir fait mûrir. C'est le moment, une place semble encore libre à droite... Remplacé par REMY (69ème). 

MENEZ

         

 

    : (moyen)

 

LLORIS

Il n'imaginait sans doute pas être aussi peu sollicité par les attaquants brésiliens. Rien ou presque à faire, si ce n'est une sortie décisive en fin de match. Reste le problème de son jeu au pied, toujours aussi inégal... 

LLORIS

      

ABIDAL 

Un match sans histoire, à la fois défensivement, où les attaquants brésiliens l'ont rarement chatouillé, mais aussi, malheureusement, offensivement, tant le poids des attaques bleues s'est porté sur le flanc droit du jeu français.

ABIDAL

    

DIARRA ALOU 

Comme M'Vila, il a souffert de la passe à dix brésilienne jusqu'à l'expulsion salvatrice d'Hernanes. Beaucoup plus à l'aise ensuite, mais c'était aussi plus facile... 

DIARRA

        

GOURCUFF.jpg

On attend tellement de lui... Très dynamique et très disponible, il n'a cependant pas réussi à apporter autant de danger que sa position (en vrai meneur de jeu) devrait lui permettre. Dommage, car à deux reprises, ses remises vers Benzema ont été pratiquement décisives (déviation magnifique à une touche de balle en début de match et passe de la tête une minute après le but). Sorti injustement sous les sifflets du public. Remplacé par CABAYE (85ème). 

GOURCUFF

 

 

    : (médiocre, insuffisant)

 

SAGNA 

Il y a du mieux, c'est sûr, mais on est encore loin de ce qu'on peut attendre d'un arrière latéral international. Trop d'approximations ternissent une bonne volonté et une disponibilité certaines.

     

M'VILA

En grande difficulté en première mi-temps, où son impact à la récupération a été beaucoup trop faible, il s'est repris après la pause, quand le milieu de terrain brésilien ne confisquait plus le ballon. Une première déception tout de même en 6 sélections.

M'VILA

 

  

  : (franchement mauvais)

 

MALOUDA

Inexistant, pratiquement du début à la fin. Le jeu penchait certes à droite, mais il n'a pas montré une grande détermination pour faire inverser le cours des choses. Très inquiétant. 

MALOUDA

  

   

 : (catastrophique, ridicule)

X  

 

 

Charelca

charelca@live.fr

 

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 23:52

 

Supérieure dans tous les domaines, l'équipe de France s'est imposée, ce soir, à Wembley (2-1), face à une Angleterre d'une tristesse infinie. En attendant, les Bleus version Laurent Blanc continuent leur progression et augmentent, sortie après sortie, leur capital confiance. Comme en Bosnie, les français ont allié le résultat à une qualité de jeu rassérénante, où l'association prometteuse Nasri-Gourcuff et la confirmation de la classe de Benzema en Bleu sont les grands enseignements de la soirée.  

 

 

 

            C’est toujours la même histoire. Difficile de dire si la victoire française tient plus de la qualité de la prestation des Bleus que de la léthargie dans laquelle semble baigner la sélection anglaise. La vérité est probablement entre les deux, puisqu’il faut bien admettre que pendant 70 minutes, une équipe de France en reconstruction mais déjà séduisante a baladé 11 britanniques inoffensifs et sans idée, incapables sur leur sol de se révolter.

 

Le fait que ce succès ait pris forme dans ce merveilleux stade de Wembley ajoute bien sûr une touche glamour et cocardière à la performance bleue ce qui, pour tous les amoureux de l’équipe de France, est un gage de poids dans le lent processus du pardon de l’après séisme sud-africain.

 

De sorte que, pour une fois, ma bouteille est bien à moitié pleine. Je pourrais en effet insister sur de nombreux enseignements tirés de cette victoire bleue : le brassard confié avec succès à Lloris, vœu que je formule depuis l’ouverture de ce blog (La Tragédie Bleue (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 3/10) ), le retour probant d’Abidal, dont la marge sur tous les autres arrières gauches du pays est abyssale (adieu Clichy), le talent émergent de M’Vila, à peine 50 matches en pro’ et déjà tout d’un grand…

 

Mais ce soir, comment ne pas s’arrêter sur la première association Nasri-Gourcuff, très encourageante bien que largement perfectible, ainsi que sur le talent intact du 12ème homme Merengue qui, en France, reste bien le numéro 1 : Karim Benzema.

 

 

Nasri-Gourcuff, les promesses de demain

 

            Tous les nostalgiques du mythique milieu de terrain Platini-Giresse-Tigana, auquel s’ajoutèrent Genghini puis Fernandez, ne se sont toujours pas remis de fêter le gain d’une coupe du monde avec Deschamps, Petit et Karembeu. Laurent Blanc, qui a eu le privilège d’observer de très près ce second trio, doit pourtant faire partie de ceux qui ont plutôt (et plus tôt) rêvé de longues nuits du premier, après deux moments inégalés, à Séville et Guadalajara…

 

Le sélectionneur cévenol aime le jeu tourné vers l’avant, ce n’est pas nouveau, et chacun attendait forcément le moment où Nasri et Gourcuff seraient associés en Bleu. Bien sûr, on est encore très loin de Giresse et Platini et, pour être totalement lucide, on ne les rejoindra peut-être jamais. Mais l’important est ailleurs : depuis quand n’avait-on pas vu l’équipe de France aligner cinq passes de suite ? Oui, je sais, ça remonte à loin… La possession du ballon et la vitesse de sa circulation, restent pourtant deux clés fondamentales du jeu. C’étaient, en tous cas, celles du match de ce soir.

 

Empiler les techniciens, c’est bien, encore faut-il qu’ils soient disposés à jouer ensemble et tournés vers un seul objectif : le bien collectif. Pour le néo-lyonnais et le Gunner, rien à dire dans ce domaine : j’ai même parfois eu l’impression qu’ils se cherchaient trop, notamment en début de match comme deux élèves récitant consciencieusement leur leçon.

 

J’attends maintenant que Gourcuff élève son niveau de jeu. En est-il capable ou est-ce que, comme l'avancent certains, son année 2009 bordelaise exceptionnelle était un leurre ? Comme je pense qu’on ne peut pas tenir toute une saison en surrégime, j’opte pour la première solution.  Comptons donc sur l’Olympique Lyonnais pour lui ramener toute la confiance dont il semble, plus que tout autre, avoir besoin pour donner le meilleur de lui-même.

 

Nasri, lui, est au top de sa forme. Il empile les bons matches avec Arsenal et semble mûr pour faire profiter la sélection de son talent. Même si sa seconde période fut plus neutre, il a clairement pris les rennes du jeu et a constamment recherché à porter celui-ci vers l’avant. C’est déjà beaucoup.

 

 

Benzema, number one

 

            Je n’ai rien contre Gignac, Hoarau et Gameiro. Vraiment rien. Mais je pose une question : que feraient ces joueurs s’ils intégraient l’effectif du Real Madrid ? Eplucher les oranges, les citrons, ou les deux à la fois ?... Oui, c’est vrai, Benzema est le remplaçant d’Higuain au Real Madrid. Est-ce infâmant ? La France dispose-t-elle de tellement de talents pour se priver d’un tel joyau ? Bien sûr que non !

 

L’acharnement dont a été victime, à tort ou à raison, l’ancien lyonnais (et encore, il n’était pas dans le fameux bus lui !) renforce d’ailleurs la valeur de ses performances en Bleu aujourd’hui. Faut-il être diablement fort dans sa tête et sûr de ses qualités pour devenir l’homme providentiel de l’équipe nationale. Laurent Blanc a sans nul doute une large part de réussite dans ce phénomène, mais tout de même...

 

Sur ce blog, j’insiste lourdement, encore et encore : oui, Karim Benzema est le meilleur joueur de football français. Ses buts au niveau international ne trompent pas. Celui de ce soir, très proche de celui inscrit en Bosnie, éclatent comme une évidence. Finesse technique, précision et surtout vitesse d’exécution (c’est ce troisième élément qui fait toute la différence pour un attaquant) : en somme, le talent pur.

 

Ceux qui l’ont vu évoluer à Lyon le savent bien. Il a tout d’un très grand. Mais chacun doit aussi comprendre qu’il n’a que 22 ans. A son âge, Platini jouait à Nancy (il rejoindra les Verts à 24 ans et la Juve à 27) et Zidane n’a quitté Bordeaux pour Turin qu’à 24 ans. Dans un sens, Benzema est donc en avance…

 

 

  

La taca taca tac tac tiqu’

 

tableau-noir.jpg

 

            Laurent Blanc avait décidé d'aligner pour la première fois, dès le début du match, Nasri et Gourcuff, laissant M'Vila seul à la récupération dans une sorte de 4-1-4-1. Bien sûr, la réussite de l'association de ces deux grands joueurs a éclaté au grand jour et a fortement contribué à la maitrise technique et tactique des Bleus.

 

Si Nasri a plus brillé offensivement, il le doit dans doute à une forme physique exceptionnelle en ce moment. Mais il ne faut pas mésestimer l'abnégation de Gourcuff, qui a décroché pour aider M'Vila dans les tâches défensives.

 

Sur les côtés, la gauche, sans surprise, a mieux fonctionné que la droite. Abidal et Malouda se trouvent toujours les yeux fermés et sont indiscutables. A droite, et bien que Sagna ait réalisé un centre décisif sur le second but français, le jeu n'a pas été assez écarté. Valbuena, s'il n'a pas démérité, n'est pas un joueur de couloir. Or, dans un schéma tactique comme celui de ce soir, il fallait étirer au maximum la défense anglaise. 

 

Cela dit, l'impuissance des britanniques à développer du jeu a permis aux francais de posséder le ballon une large partie du temps. Et d'en faire finalement plutôt bon usage, certaines phases de passe à dix nous rappelant que les français savent aussi jouer au football. On n'avait rien vu de tel depuis des années.

 

Les changements en cours de jeu ont tardé et n'ont rien apporté. Le match était déjà plié et les anglais étaient bien trop limités pour déstabiliser le bloc collectif français, même si, dans les cinq dernières minutes, après le but de Crouch, un kick and rush du désespoir a perturbé l'arrière-garde bleue.    

   

   

Haut les cœurs !

 

       : (fabuleux, performance exceptionnelle)

X

 

      : (excellent)

      

NASRI

Excellent ! Saignant et très juste tactiquement, il a parfaitement orienté le jeu français. Il parvient donc à reproduire en Bleu ses prestations abouties avec Arsenal. NASRI a clairement passé un cap. Et devient incontournable dans le Onze de départ de Laurent Blanc.

NASRI

 

     : (de bon à très bon)

   

LLORIS

Une fin de match difficile, quand les anglais ont arrosé de centres la surface française. Avant ça, son match fut excellent avec des prises de balle parfaites sur tous les tirs anglais. Un capitaine de plus choisi par le sélectionneur, aussi bon que ses prédécesseurs avec le brassard. J'avais prédit pour lui un avenir à la Zoff. Je confirme.

LLORIS

    

ABIDAL 

Une très bonne rentrée. Il rappelle à tous qu'il est n'est pas titulaire dans la meilleure équipe du monde depuis trois ans (le Barça) pour rien. Quasiment jamais pris en défaut défensivement, il est régulièrement venu apporter le surnombre en attaque. Son entente avec MALOUDA, développée à Lyon et peaufinée chez les Bleus, est intacte.

ABIDAL

   

RAMI

De sélection en sélection, il gomme ses erreurs d'inattention et se montre de plus en plus rassurant. L'opposition du soir lui a aussi facilité la tâche... 

RAMI

       

MEXES

Une première mi-temps de qualité où ses interventions de la tête et ses jaillissements ont grandement contribué à la pression défensive des Bleus, empêchant toute offensive anglaise.  Remplacé par SAKHO (46ème). 

MEXES

   

SAKHO.jpg 

Entré en jeu dès la reprise pour remplacer Philippe MEXES, le défenseur parisien a donné satisfaction, se signalant à plusieurs reprises par des interventions propres et judicieuses. Peu impressionné par l'environnement, il se positionne clairement comme le troisième défenseur central dans l'esprit du sélectionneur.

SAKHO

  

M'VILA

Il joue déjà comme un vieux briscard. Seul milieu purement défensif, il a rendu une copie quasi parfaite. Pas de faute, une présence et une activité de tous les instants, le rennais est décidément très intéressant.

M'VILA

 

GOURCUFF.jpg

Un bon match, avec beaucoup d'activité et une recherche permanente de développer des automatismes avec Nasri. Emoussé en seconde période, il a été progressivement moins en vue et a perdu des ballons qui ternissent un peu sa soirée. Remplacé par HOARAU (84ème). 

GOURCUFF

 

MALOUDA

Une première mi-temps de très haut niveau. Brillant techniquement, il est l'auteur de la remise pour Benzema sur le premier but Bleu. Il a baissé de pied physiquement au fil du match. Remplacé par PAYET (77ème), qui n'a pas eu le loisir de briller. 

MALOUDA

   

BENZEMA

Le meilleur joueur de football français (je sais, j'insiste) n'est pas encore titulaire au Real Madrid. Mais il est aussi le seul qui peut y jouer le rôle de 12ème homme (avec Ribéry, peut-être). Ce soir, comme en Bosnie, il a inscrit un but exceptionnel que seuls les attaquants de classe mondiale peuvent marquer. Remplacé par REMY (66ème), totalement transparent à l'image de sa forme marseillaise du moment.

BENZEMA

 

    : (moyen)

 

SAGNA 

Je ne suis toujours pas convaincu. Une première mi-temps compliquée où il a perdu deux ballons dangereux. La suite fut bien meilleure, récompensée notamment par une passe décisive sur le second but. Remplacé par REVEILLERE (87ème).

SAGNA

VALBUENA

Peut-être son moins bon match en Bleu. Mais son très joli but gomme beaucoup de choses. J'attends cependant avec impatience cette équipe avec RIBERY à sa place. Le côté droit y gagnerait sans doute grandement. Remplacé par ALOU DIARRA (67ème) qui s'est mis immédiatement au diapason de ses coéquipiers mais qui s'est fait piéger par Peter CROUCH sur le but anglais.

VALBUENA

 

   : (médiocre, insuffisant)

X

 

  : (franchement mauvais)

X

 

 : (catastrophique, ridicule)

X  

 

- Charelca -

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 23:02

  

BLANC-3.jpgAprès deux succès convaincants en Bosnie et face à la Roumanie, l’Equipe de France a poursuivi son redressement en venant à bout du Luxembourg, ce soir, à Metz, sur un score qui se répète (2-0).

Encore trop faibles collectivement, les Bleus ont longtemps buté sur un adversaire courageux et très solide, même réduit à dix. Heureusement, Benzema et Gourcuff se sont rappelés au bon souvenir de chacun, permettant aux Bleus d’assurer l’essentiel : conserver la tête de leur groupe de qualification pour l’Euro 2012.

 

 

        

            Le Luxembourg compte 500 000 habitants. C’est quatre fois moins que le nombre de footballeurs licenciés dans l’Hexagone... Cette différence abyssale entre les deux nations n’a pas pris forme ce soir, sur le tableau d'affichage du stade Saint-Symphorien, à quelques kilomètres de la frontière séparant la France du Grand-duché.

 

Quatre jours après avoir tenu en échec la Biélorussie (les Bleus n’avaient pas fait aussi bien), les luxembourgeois, admirables de courage et de constance dans la discipline collective, ont rappelé à tous ceux qui leur promettaient une déculottée que le groupe de Laurent Blanc est encore en pleine reconstruction.

 

Nonobstant une envie et une détermination palpables, prolongées en fin de match par la fougue de jeunots sans complexe, le jeu collectif français est en effet encore apparu fragile et incertain...

 

 

Le spectacle attendra

  edf groupe 2

 

            En ces années de vache maigre, il paraît difficile, après trois victoires consécutives, de faire la fine bouche. Pourtant, force est de reconnaître que collectivement, Laurent Blanc n’a pas beaucoup avancé dans sa quête d’un jeu séduisant. Il a incontestablement les joueurs pour, mais il n’a pas encore trouvé la bonne formule (cf. La taca taca tac tac tiqu’)

 

Cela dit, cela ne paraît pas encore très grave car les français ont la chance monumentale de faire partie du groupe de qualifications le plus faible de ces éliminatoires pour l’Euro 2012. On ne voit franchement pas qui pourrait priver les Bleus du voyage « exotique » en Pologne et en Ukraine, si ce n’est eux-mêmes.

 

C’est peut-être aussi une chance pour Franck Ribéry, dont un retour chez les Bleus en 2011 pourrait être la clé de cette énigme. Si Malouda ne parvient toujours pas à trouver sa place dans cette équipe, et puisque plus personne ne semble avoir sa place réservée dans le bus, le munichois pourrait être le joueur de couloir qui manque tant au côté gauche des Bleus…

 

 

Diarra et Réveillère, les grands gagnants

  DIARRA---REVEILLERE.jpg

 

            Si Blanc bute encore sur l’expression du jeu vers l’avant de son équipe, il trouve, de match en match, les bases de son assise défensive. Les adversaires qui se succèdent ont beau être inoffensifs, la défense bleue, en attendant, prend confiance, se règle et se peaufine. Le duo Mexès-Rami prend ses repères et Réveillère, en deux matches, a probablement résolu le problème de l’arrière droit, poste occupé bien difficilement par Sagna jusque-là. Le lyonnais, qui fêtera ses 31 ans dans moins d'un mois, est le seul joueur à avoir apporté le danger sur les côtés. Si la qualité et l'organisation de l'adversaire s'y prêtaient, encore fallait-il en profiter. Tout le monde ne peut pas en dire autant.  

 

L’autre grand gagnant s’appelle Alou Diarra. A nouveau désigné capitaine par Laurent Blanc, le bordelais reproduit enfin chez les Bleus ses performances girondines. Sans être flamboyant et avec des qualités techniques moyennes, il stabilise cependant incontestablement le milieu de terrain français. Jérémy Toulalan, plus dynamique mais aussi plus dispersé, risque d’attendre longtemps son retour à Clairefontaine, même en revenant à son meilleur niveau…

 

Vu d’où la France part dans le secteur défensif, ces premières garanties représentent déjà beaucoup. Avec un seul but encaissé en quatre matches de qualification, Blanc se rassure. Et il est le mieux placé pour se souvenir que les Bleus d’Aimé Jacquet ont construit leur légende avec, avant tout, une des plus hermétiques défenses de l’histoire du football moderne.

   

 

Benzema et Gourcuff, la belle revanche

  benzema---gourcuff.jpg

 

            Critiqué injustement par une majorité d’observateurs, dont certains champions du monde, après son match pourtant tout à fait correct face à la Roumanie (une mi-temps au moins), Karim Benzema a eu ce soir la bonne idée de débloquer la rencontre sur sa première occasion. Il a bien fait car pour le coup, cette fois, son match était indigent (cf. Haut les cœurs !).

 

La confiance donnée au madrilène par le sélectionneur s’avère donc payante puisque personne ne doit oublier que la victoire fondatrice en Bosnie lui devait déjà beaucoup. En l’absence de Ribéry, et le gardien mis à part, Karim Benzema est le seul joueur de classe mondiale dont dispose les Bleus. Laurent Blanc le sait, et même si son temps de jeu famélique à Madrid peut devenir un vrai problème, il est LE talent dont les Bleus ne peuvent se passer.

 

L’autre diamant à l’éclat terni ces derniers mois se nomme Yoann Gourcuff. Auteur d’une année 2010 catastrophique, le néo-lyonnais trouve en Laurent Blanc un entraineur, un mentor et plus encore. Titulaire ce soir, Gourcuff a justifié sa sélection et légitime le choix, quoiqu’on en dise, osé du sélectionneur de le rappeler à court de forme et de lui confier les clés du jeu, alors que Nasri avait globalement donné satisfaction trois jours plus tôt. Son activité et son but plein de spontanéité méritent des éloges et dessine la force de caractère du garçon. Tout Lyon attend confirmation…

 

 

             En quatre jours, Laurent Blanc a donc vu sortir du pré les fondations de la nouvelle Maison Bleue. Elles paraissent saines et le ciment social est prêt à prendre. Il faut en profiter, car le niveau ridicule de cette poule de qualification est l’occasion unique de se refaire une santé, se sentir à nouveau chez soi et heureux de vivre ensemble...

 

 

  

La taca taca tac tac tiqu’

 

tableau-noir.jpg

 

            Face à la 130ème nation mondiale, composée quasi exclusivement de joueurs amateurs, Laurent Blanc avait choisi de jouer en 4-4-2, Hoarau rejoignant Benzema en pointe. Au milieu de terrain, Gourcuff a remplacé Nasri et Diaby devait amener plus d’impact offensif que M’Vila.

 

Clairement, ce schéma n’a pas permis de déséquilibrer le bloc ultra-compact luxembourgeois, la faute notamment à l’apport ridicule des joueurs sur les côtés, Anthony Réveillère mis à part. La clé du match était pourtant bien là, mais ni Malouda (hors du coup) ni Diaby (qui n'est pas un joueur de couloir) n'ont fait l'effort de s'excentrer de temps à autre, ce qui pourtant aurait eu également pour effet d'étirer la muraille adverse et libérer quelques espaces dans l'axe pour Gourcuff et les deux attaquants. 

 

Du coup, englués au milieu de dix défenseurs, les joueurs chargés de l’animation offensive ont rarement fait la différence, se contentant de frappes de loin, notamment par Diaby et Gourcuff, dont une (la plus soudaine) s’est avérée d'ailleurs payante. L’association Hoarau-Benzema n’a pas fonctionné, la relation entre les deux attaquants étant quasiment inexistante.

 

Avec l’expulsion logique à l’heure de jeu du capitaine luxembourgeois pour une agression sur Gourcuff, on pouvait penser que les espaces se créant, les attaquants Bleus, avec notamment les nouveaux entrants (Rémy, Payet et Nasri), alourdiraient le score. Las ! bien que gagnant en mouvement, le jeu français est resté brouillon et inefficace, en dehors de la frappe surprise de Gourcuff.

 

En même temps, il convient également de rendre hommage aux valeureux luxembourgeois qui, même en infériorité numérique, ont maintenu un niveau de concentration et d’implication dans les duels exceptionnel. Chapeau !

 

 

 

Haut les cœurs !

 

       : (fabuleux, performance exceptionnelle)

X

 

      : (excellent)

       

REVEILLERE

Le grand gagnant de la semaine. Déjà convaincant face à la Roumanie, il a parfaitement profité de l’absence de Sagna pour montrer toutes ses qualités. Rassurant défensivement (en même temps, reconnaissons que ce n'était pas très difficile), il semblait ce soir le seul capable de déborder et centrer. A 30 ans, il a trouvé une seconde jeunesse. Et sans doute une place de titulaire en sélection. 

REVEILLERE

 

     : (de bon à très bon)

   

MEXES

Un match sans histoire. Il s’est même essayé à un bel enchainement qui aurait pu faire mouche en première période. Il symbolise parfaitement cette équipe : en progrès, avec un capital confiance qui grimpe et chasse petit à petit les doutes. A confirmer cependant contre un adversaire plus costaud.

MEXES

  

DIARRA ALOU

Sans être brillant, il parvient à sécuriser le bloc-équipe des Bleus. C’est déjà beaucoup. A priori, donc, un vrai capitaine en puissance. Ça rappelle quelqu’un, qui occupait le même poste et qui a cumulé 103 sélections. Mais à l'instar de Mexès, je reste sceptique et demande confirmation contre une vraie opposition.   

A.DIARRA

   

GOURCUFF.jpg

Il a marqué des points. Au-delà de son but, il a clairement tenté d'orchestrer le jeu français. Même si son jeu a connu beaucoup de déchet, il ne s'est jamais découragé et a montré une envie rassurante. Avec deux buts en trois jours, il a signé en tous cas son retour; et justifié la confiance de son entraineur fétiche.

GOURCUFF

 

    : (moyen)

  

LLORIS

Un arrêt en seconde période sur le seul tir cadré (un joli retourné) luxembourgeois. A part ça, à noter une sortie osée de la tête en première mi-temps à 30 mètres de ses buts...

LLORIS

  

RAMI

Difficile de le juger compte tenu de la pauvreté de l’opposition. Mais il parait encore un peu tendu et commet des fautes évitables. Sanctionné logiquement d’un carton jaune pour un tacle non maitrisé en seconde période.

RAMI

  

 DIABY

Un sentiment mitigé. Plusieurs frappes de loin et quelques dribbles astucieux ne doivent pas masquer l'absence de soutien apporté sur le côté droit du milieu français. Ce n'est évidemment pas un joueur de couloir, mais le jeu demandait à être écarté. Il n'y a pas contribué.

DIABY

 

BENZEMA

Un match compliqué, avec deux à trois défenseurs sur le paletot à chaque prise de balle. Jusqu’à son but, il a tout raté. Après, on l’a peu vu. Oui mais il est encore celui qui a débloqué la situation. Si ce n’est pas ce qu’on demande à un attaquant... Remplacé par PAYET (63ème) qui n'a pas été très dangereux.

BENZEMA

 

   : (médiocre, insuffisant)

   

CLICHY

Après plusieurs prestations décevantes, c’était l’occasion de marquer des points. On reste toujours sur notre faim puisque le latéral d’Arsenal n’a jamais apporté le surnombre. Heureusement pour lui, Tremoulinas et Cissokho ne sont pas actuellement à leur meilleur niveau et l’arrière gauche de la meilleure équipe du monde (Abidal) semble banni. Mais cela ne pourra pas durer éternellement.

CLICHY

 

HOARAU.jpg

Il est encore passé à côté et a probablement raté une occasion unique de donner l'envie à Laurent Blanc de reconduire un 4-4-2, son entente avec Benzema étant transparente. Deux occasions ratées (dont un caviar de Gourcuff) par manque de spontanéité. Remplacé par REMY (74ème) qui a immédiatement apporté sa fraîcheur.

HOARAU

  

  : (franchement mauvais)

  

MALOUDA

Un mystère. Déjà en difficulté face à la Roumanie, il a fait pire ce soir. Il a pourtant essayé, incontestablement. Mais tout ou presque a échoué. Attention, ses prestations abouties à Chelsea ne lui offrent aucune garantie en sélection. Remplacé par NASRI (63ème), qui a apporté un peu plus de fluidité au milieu français. 

MALOUDA

 

 : (catastrophique, ridicule)

X  

 

Charelca 

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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 21:59

 

 

drapeau sdf

  

Deux buts de Rémy et Gourcuff en fin de match ont délivré les Bleus et le Stade de France, un an presque jour pour jour après le dernier succès tricolore à Saint-Denis. Vainqueur de la Roumanie (2-0), l’équipe de France prend la tête de son groupe de qualifications. La route vers l’Euro 2012 s’ouvre à nouveau. Mais que ce fut compliqué…

 

  

 

            Les Bleus ont enfin gagné chez eux. On a pourtant longtemps cru revivre un remake de la défaite face à la Biélorussie. Heureusement, la réussite semble être de retour et, surtout, Laurent Blanc est un sélectionneur qui a toute sa tête : ses remplacements ont, en tous cas, été déterminants dans la victoire française…

 

La roue tourne

  france-roumanie

 

            A un poteau près, la Roumanie aurait pu imiter la Biélorussie. C’eut été infiniment injuste pour les Bleus mais le football, au niveau international, se moque bien de ces considérations.

 

La vérité, c’est que l’équipe de France n’a pas voulu se contenter d’un quatrième nul consécutif contre la sélection roumaine. Elle voulait gagner, pour confirmer son succès en Bosnie et reconquérir le Stade de France. Le pari est réussi, car au-delà du résultat, l’état d’esprit affiché pendant 90 minutes par ce groupe fut en tous points irréprochable.

 

Pour le reste, il y a beaucoup de choses à dire : une première période soporifique, où Benzema s’est épuisé seul au milieu de 5 roumains, un milieu où Diarra et M’Vila n’ont pas pris le moindre risque offensif et des joueurs de couloir beaucoup trop timides sur le plan offensif.

 

Mais comme seule la victoire est belle, on ne s’attardera, pour une fois, que sur les bons points...

 

Coaching archi-gagnant

  france-roumanie rémy-gourcuff

 

            Faire mieux que Raymond Domenech ne relève pas d’un exploit. Pourtant, au tableau d’honneur, Laurent Blanc a déjà son nom inscrit. Le remplacement de Valbuena par Rémy s’est avéré décisif (but du néo-marseillais à la 83ème minute) et les deux autres Bleus entrés en jeu en fin de match (Gourcuff et Payet) ont inscrit le second but, le stéphanois offrant un caviar au lyonnais (90+2).

 

De même, le choix du sélectionneur de maintenir la charnière centrale Rami-Mexès reste pour l’instant une réussite. Les Bleus ont encaissé un but en trois matches et Lloris est très peu sollicité. L’arrivée de Réveillère offre par ailleurs à Blanc bien plus qu’une alternative à Sagna. Très présent, le lyonnais peut prétendre à une place de titulaire.

 

Enfin, même si Diarra et M’Vila apportent trop peu sur le plan offensif, ils sécurisent le jeu collectif français. De match en match, Toulalan s’éloigne donc des Bleus. Compte tenu des possibilités dont dispose Laurent Blanc en attaque, on peut étendre le même raisonnement pour Ribéry, même si sur ses qualités intrinsèques, le munichois dispose d’un crédit plus grand.

 

            Pour les prochaines rencontres, à commencer contre le Luxembourg, mardi à Metz, on attend des Bleus qu’ils se libèrent dans le jeu, afin de reconquérir définitivement leurs supporters. Le niveau global de leurs adversaires dans cette poule de qualifications étant d’une faiblesse infinie, ils en ont largement les moyens…

 

 

La taca taca tac tac tiqu’

 

            Sans surprise, Laurent Blanc avait décidé de renouveler le 4-3-3, avec deux milieux de terrain défensifs (A.Diarra et M’Vila), qui avait donné satisfaction en Bosnie. A la place de Diaby, encore trop juste, le sélectionneur français a choisi de confier les clés du jeu à Samir Nasri. L’autre changement concernait le côté droit, où Réveillère a remplacé Sagna.

 

A l’instar du match face à la Biélorussie, les Bleus ont eu dans un premier temps toutes les peines du monde à déséquilibrer le bloc roumain. Les 45 premières minutes furent d’un ennui constant où seule une tentative de Benzema qui lécha le poteau fit frissonner le Stade de France.

 

Bien que Clichy et Réveillère ont régulièrement tenté d’apporter le surnombre en attaque, le trio Malouda-Nasri-Valbuena n’a pas assez pesé offensivement, laissant Benzema trop isolé devant.

 

Mais cette fois, les coéquipiers de Diarra ont insisté. Supérieurs physiquement, les français ont largement dominés la seconde période, même si à deux ou trois reprises, ils ont frôlé le déséquilibre et la catastrophe.

 

Le tournant du match restera néanmoins le coaching gagnant de Blanc avec l’entrée décisive de Rémy, un véritable… attaquant.

 

  

Haut les cœurs !

 

       : (fabuleux, performance exceptionnelle)

X

 

      : (excellent)

X

 

     : (de bon à très bon)

 

MEXES

En nets progrès. Certes, l'attaque roumaine s'est longtemps montrée inoffensive. Il n'empêche, on l'a vu gagner tous ses duels. Rassurant.

MEXES

    

REVEILLERE.jpg

La bonne surprise de la soirée. Après un début hésitant, il est monté en régime, offrant une seconde période de grande qualité. Compte tenu des prestations de Sagna en Bleu, l'arrière droit lyonnais a peut-être gagné un place de titulaire.

REVEILLERE



DIARRA ALOU

Moins en vue que contre la Bosnie, signe que sa semaine de préparation fut bien compliquée, le milieu de terrain bordelais, confirmé capitaine par Laurent Blanc, a tout de même parfaitement tenu l'entrejeu français. Il est aussi celui qui lance magnifiquement Rémy sur le premier but tricolore.

A.DIARRA

  

NASRI.jpg

Titularisé en soutien de Benzema, le meneur de jeu des Bleus a globalement fait un bon match, même si son influence dans le jeu a diminué au fil des minutes. Remplacé par GOURCUFF qui a scellé la victoire française au bout du temps additionnel.

NASRI

   

VALBUENA.jpg

Ses prestations en équipe de France ne varient pas : du culot, de l'envie et du dynamisme. Tout près d'ouvrir le score en seconde période. Remplacé par un autre marseillais, qui a libéré les Bleus et le Stade de France. Loïc REMY a des airs de Thierry Henry. On lui souhaite la même carrière en Bleu.

VALBUENA

 

    : (moyen)

  

 LLORIS 

A nouveau peu sollicité, le portier lyonnais ne s'est employé qu'une fois, mais cette parade, à 0-0, était décisive. Pour le reste, il a été sauvé par son poteau et son jeu au pied reste un vrai problème.

LLORIS

 

 RAMI.jpg 

Il a vécu une soirée tranquille, signe aussi que son entente avec Mexès prend forme. Pas de saute de concentration cette fois.

RAMI

 

M-VILA.jpg

Toujours très présent à la récupération, le milieu rennais s'est montré cependant trop prudent. Avec la présence de Diarra, il doit se porter plus souvent vers l'avant. A moins que les consignes de Blanc l'en empêchent... 

M'VILA

 

BENZEMA

Contrairement à ce que j'entends déjà ici ou là, le match de Benzema n'était pas si mauvais. Bien qu'isolé en attaque, il ne s'est pas caché, participant activement à toutes les offensives bleues en première mi-temps. Bien sûr, son manque de rythme a lourdement pesé sur son rendement en seconde période. Remplacé par PAYET qui, en 5 minutes, a justifié sa sélection.

BENZEMA

 

   : (médiocre, insuffisant)

 

CLICHY

Les matches se suivent et se ressemblent pour l'arrière gauche d'Arsenal. Des jambes, de l'envie, mais trop d'approximations. Une nouvelle erreur de relance qui a failli coûter aussi cher que contre la Biélorussie.

CLICHY

 

MALOUDA.jpg

Une déception. Le guyanais ne parvient toujours pas à reproduire en Bleu ce qu'il réalise en Blue. Mais en plus, cette fois, il n'a pas su apporter le soutien dont avait besoin Benzema. Une combativité exemplaire cependant. 

MALOUDA

 

  : (franchement mauvais)

X

 

 : (catastrophique, ridicule)

X  

Charelca 

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8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 14:33

 

MALOUDA-edf.jpgL’équipe de France, qui n’a pas gagné en compétition sur son sol depuis un an, a l’occasion et le devoir, deux fois en quatre jours, de mettre fin à cette mauvaise série, dans le cadre des éliminatoires de l’Euro 2012.

Après son succès-surprise mais mérité en Bosnie (0-2), on attend confirmation du renouveau Bleu version Laurent Blanc, face à la Roumanie (Samedi, 21h00, Stade de France) et le Luxembourg, mardi, à Metz.

Dans la course à la qualification pour l’Euro, plombée d’entrée par une défaite face à la Biélorussie (0-1), les six points sont chaudement recommandés…

 

  

 

            A cinq jours près, l’équipe de France ne fêtera peut-être pas ce triste anniversaire : rester une année sans gagner chez soi un match officiel. La dernière victoire qui compte (tout le monde a déjà oublié le match amical contre le Costa Rica gagné à Lens en mai dernier) remonte en effet au 14 octobre 2009 : c’était face à l’Autriche (3-1), et ce succès avait propulsé les Bleus en barrage contre des irlandais, avec comme enjeu une qualification pour la Coupe du monde.

 

Depuis, les Bleus n’ont pas non plus disputé 50 matches officiels sur leur territoire. Outre le funeste France-Eire (1-1), seule la rencontre d’ouverture des éliminatoires pour le prochain Euro, face à la Biélorussie, portait un intérêt quant à son résultat.

 

Cependant, les gifles marquantes reçues en amical face à l’Espagne (0-2) ou la Chine (0-1) avaient déjà esquissé une tendance selon laquelle les français n’étaient plus maîtres chez eux. La défaite face aux biélorusses, après une prestation terne de joueurs tétanisés devant leur public, n’a fait que confirmer que le Stade de France ne fait plus peur à personne, si ce n’est aux Bleus eux-mêmes : un comble.

 

De sorte que pour ces deux rencontres qui s’annoncent en quatre jours, les progrès attendus dans le jeu des Bleus, et amorcés en Bosnie, devront s’accompagner avant tout de victoires. C’est la seule issue possible pour retrouver une confiance qui s’était envolée dans le ciel sud-africain…

  

Deux victoires sinon rien

  BOSNIE-FRANCE-2.jpg

 

            Affronter aujourd’hui la Roumanie et le Luxembourg n’a rien d’effrayant. Le football roumain est en chute libre depuis 10 ans, même si une qualification pour l’Euro 2008 avait redonné espoir à un pays féru de football qui reste nostalgique des années Hagi. Absente ainsi de toutes les coupes du monde depuis 1998, son équipe nationale pointe désormais à la 46ème place mondiale et à la 27ème au niveau européen. Quant au Luxembourg, on n’ose imaginer un instant qu’il ramène quelque chose de son court déplacement en Moselle.

 

Le problème, pour s’attarder à la seule Roumanie, c’est que la France ne l’a pas battue lors de leurs trois dernières confrontations, que ce soit lors de Euro 2008 (0-0 après un match proche de l’escroquerie) ou durant les éliminatoires de la dernière Coupe du monde (2-2 à Constanta et 1-1 à Saint-Denis). C’est que si le football roumain dégringole, que dire de celui de l’équipe de France !

 

De sorte que ce sont bien deux équipes sans grande certitude et avec un capital confiance bien maigre qui s’affronteront samedi soir. Je donnerai néanmoins un sérieux avantage aux Bleus, forcément boostés par leur victoire méritoire en Bosnie, et dont le public dionysien finira bien par pardonner – mais sans jamais oublier – l’inqualifiable comportement cet été au pays de l’Oncle Nelson.

 

Quelle équipe pour les Bleus ?

 GOURCUFF---NASRI.jpg

 

            La convocation de Yoann Gourcuff dans la liste des 23, ainsi que le retour de Samir Nasri, a remis en cause la reconduction de l’équipe victorieuse en Bosnie pour le match face à la Roumanie, qui a pu s’imposer logiquement dans l’esprit des partisans du traditionnel « on ne change pas une équipe qui gagne ». Compte tenu également de l’état de forme incertain d’Alou Diarra et Abou Diaby, bien malin celui qui peut annoncer aujourd’hui le 11 de départ pour samedi.

 

La charnière centrale Rami-Mexès, pourtant peu convaincante jusqu’à présent, étant reconduite, la seule modification en défense viendra de la titularisation de Réveillère en lieu et place de Sagna, forfait. Compte tenu des dernières prestations en sélection de l’arrière droit des Gunners, personne ne s’en plaindra.

 

Devant, Benzema, tonitruant en Bosnie, devrait à nouveau se trouver seule en pointe, sauf à ce que Laurent Blanc opte pour un 4-4-2. Son système en 4-3-3 ayant donné satisfaction en Bosnie, il m’étonnerait fort qu’il le modifie. Benzema sera accompagné assurément de Malouda à gauche. A droite, faites vos jeux ! Valbuena, Rémy et Payet sont en balance, voire Nasri si Blanc ne titularise pas l’ancien marseillais dans son trio du milieu de terrain.

 

Car c’est là que réside la plus grande interrogation. Diarra et Diaby ont été très bons en Bosnie et M’Vila est le seul des trois à ne pas avoir connu de pépins physiques cette semaine. Gourcuff et Nasri peuvent-ils chiper une place dans ce triangle ? Rien n’est moins sûr et la réponse devrait surtout tenir à l’état de forme de Diarra et Diaby.

 

J’opte donc pour ce 11 de départ : Lloris  - Clichy, Mexès, Rami, Réveillère – Diarra (ou M’Vila), M'Vila (ou Gourcuff), Nasri – Malouda, Benzema, Valbuena.

 

Benzema doit confirmer

 BENZEMA-edf.jpg

 

            En l’absence de Ribéry, il est le meilleur joueur de football français, celui de qui peut venir l’étincelle à tout moment. Son but exceptionnel en Bosnie, qui récompensait un match plein, a rappelé à tous que le talent du madrilène est intact et ce même si son temps de jeu au Real reste famélique.

 

Laurent Blanc qui, contrairement à son prédécesseur, a toute sa raison, compte d’ailleurs clairement sur lui, d’autant que Hoarau ne parvient pas à mettre un terme à cette période de doute qui le poursuit depuis son retour de blessure la saison dernière et que sa titularisation face à la Biélorussie et le bon départ du PSG en Ligue 1 n’ont pas permis d’atténuer.

 

Benzema porte donc sur ses seules épaules le poids d’une bonne partie des espoirs offensifs des Bleus. A ses côtés, si Malouda donne souvent satisfaction en sélection, son efficacité est encore très loin de celle dont profitent les Blues de Chelsea. Et à droite, quel que soit le choix opéré par Blanc (Valbuena, Rémy, Payet ou Nasri), l’exigence de marquer sera infiniment moins forte que pour l’ancien lyonnais.

 

En même temps, l’occasion est bonne pour Benzema de marquer définitivement les esprits. Et s’imposer comme un vrai leader pour cette jeune équipe. Le Stade de France pourrait ainsi devenir son nouveau jardin, à l’herbe plus verte pour tous ses coéquipiers. Et légitimer à nouveau son appellation… 

 

Charelca

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 00:42

 

Quatre jours seulement après avoir touché le fond, chez elle, face à la Biélorussie, l’Equipe de France a magnifiquement réagi en s’imposant logiquement en Bosnie (0-2).

La première victoire des Bleus en compétition depuis 10 mois permet à la France de croire à nouveau en des jours meilleurs…

 

 

            Si les Bleus ne méritaient pas de perdre vendredi dernier, ils méritaient franchement de gagner ce soir. Sérieux et appliqués dans toutes les lignes, l’Equipe de France a dominé son sujet pendant 90 minutes avec une maitrise presque étonnante.

 

Le mérite en revient forcément en partie à Laurent Blanc et son staff qui ont dû trouver les mots après la déception du match face à la Biélorussie. Mais un joueur a crevé l'écran et s’est rappelé au bon souvenir de la France du foot : Karim Benzema…

 

Benzema, la belle revanche

 

Sur HdF, on considère toujours que l’avant-centre du Real Madrid est le meilleur joueur français de football (avec Ribéry). En tous cas, personne ne pourra nier que sa présence ce soir a tout changé.

 

Seul véritable attaquant sur la pelouse côté français, il concentrait tous les espoirs de ses coéquipiers sur l’absolue extinction de la maladie offensive qui frappe les Bleus depuis trop longtemps. Il n’a pas déçu, signe d’une grande force mentale et d’un talent toujours émergent.

 

A chaque fois ou presque qu’il s’est trouvé en possession du ballon, il s’est en effet passé quelque chose. Un poteau sur une frappe sèche, un coup franc juste au-dessus, un but magnifique d’instinct, une passe en profondeur pré-décisive et un enchainement contrôle-frappe détourné miraculeusement par le gardien.

 

On n’en veut pas plus à chaque fois. On n’avait rien vu de tel pendant des mois.

 

Des leaders qui se dégagent

 

Sur les trois derniers matches, Laurent Blanc a confié le brassard à trois joueurs différents. Il cherche donc son capitaine. Pas sûr que les deux derniers matches lui aient permis de trancher. Car Malouda et Diarra ont été exemplaires, et plus encore.

 

Le guyanais mérite d’être félicité. Le seul joueur présent en Afrique du Sud dont le rendement, sur le terrain, fut conforme à son niveau, s’est engagé plein d’allant et d’envie dans cette nouvelle campagne. Très généreux dans l’effort, il est un relais idéal pour Blanc vis-à-vis des plus jeunes. Et comme Chelsea devrait encore flamber cette année, la confiance devrait l’accompagner chez les Bleus.

 

En ce qui concerne Diarra, il a probablement réalisé sa prestation la plus aboutie avec la sélection nationale. Est-ce le fait de retrouver Laurent Blanc ? De porter le brassard ? Toujours est-il qu’il a réalisé un grand match, montrant le chemin à suivre dans l’engagement, la présence athlétique et la détermination. Il a donné l’impression de rassurer tout le bloc français, notamment, bien sûr, au milieu de terrain, où Diaby a pu s’exprimer plus librement.

 

Toulalan peut se faire du souci. Avec un Diarra à ce niveau, le sélectionneur n’ira pas contre sa préférence naturelle. Sur le niveau actuel du lyonnais, personne ne le contestera.

 

 

            En attendant, on respire un peu… Ouf ! Franchement, la noyade n’était plus très loin, non ? Bravo donc à ce jeune groupe. On guettera cependant avec curiosité mais aussi avec crainte le retour certain de Gourcuff et celui, probable, de Ribéry.

Main dans la main, bien gentiment, ces deux messieurs sont priés de bien vouloir se fondre très rapidement dans le moule ; il est encore fragile…

 

 

La taca taca tac tac tiqu’

 

            Après le 4-4-2 face à la Biélorussie, Laurent Blanc avait opté pour un 4-3-3 avec Diarra dans son rôle girondin de sentinelle du milieu, où M’Vila et surtout Diaby devaient apporter un soutien à  Benzema, Valbuena et Malouda occupant les côtés.

 

La réussite de ce schéma tactique fut totale, le milieu français anesthésiant totalement son adversaire. Supérieurs à la fois sur les plans physique et athlétique, la bonne surprise fut aussi de voir les Bleus dominer techniquement leur adversaire.

 

Relativement dégagé de ses tâche défensives, Diaby a notamment pu apporter assez souvent le surnombre en attaque, soit en profitant des espaces créés entre le milieu et la défense bosniaque par les mouvements incessants du trio Malouda-Benzema-Valbuena, soit grâce à sa capacité d’éliminer avec une apparente facilité ses adversaires.

 

Autre atout du jeu offensif français : les permutations Malouda-Benzema. Profitant de la tendance naturelle du madrilène à se déporter sur la gauche, le guyanais a régulièrement semé le désordre dans la défense centrale bosniaque, surtout en première mi-temps, sans succès cependant.

 

Défensivement, à l’instar de son match face à la Biélorussie, les Bleus avaient choisi de jouer haut afin de limiter les espaces avec les trois milieux chargés de presser leur adversaire dans leur camp. Le schéma a parfaitement fonctionné. Une nouvelle fois, Lloris a passé une soirée sans devoir faire de miracle. Sûr que ce n’est pas pour lui déplaire.

 

 

Haut les cœurs !

 

       : (fabuleux, performance exceptionnelle)

X

 

      : (excellent, match quasi-parfait)

Diarra : une première mi-temps d’un très haut niveau. Vainqueur de tous ses duels, son rôle a été déterminant dans la domination du milieu de terrain français. Il a fini sur les rotules. A l’instar de Malouda vendredi, le brassard lui va très bien.

Benzema : le Benz tel qu’on l’aime. Même encore à 80%, il a fait plus en un match que tous les attaquants chez les Bleus depuis 12 mois. Opiniâtre, combattif, il a touché le poteau en première mi-temps avant de libérer son équipe grâce à un but exceptionnel. A l’origine directe du second but.

 

     : (de bon à très bon)

Rami : on a retrouvé le Rami lillois : intransigeant dans les duels, il a écœuré Dzeko. En revanche, sa qualité de relance reste plus que médiocre.

Diaby : il est clairement plus à l’aise dans un milieu à trois, où ses qualités techniques fameuses et son jeu vers l’avant peuvent mieux s’exprimer. Parfois un brin nonchalant, il a néanmoins réalisé un de ses meilleurs matches sous le maillot bleu.

Malouda : encore un bon match pour le guyanais. Généreux, il s’est montré très actif pendant une heure. Ses permutations avec Benzema ont bien contrarié la défense bosniaque. Lui aussi a fini très fatigué mais son second but récompense son investissement sur les deux derniers matches. Un vrai leader. Remplacé par Matuidi (80ème) qui s’est immédiatement fondu dans le collectif.

Valbuena : comme Malouda, il a confirmé son très bon match contre la Biélorussie. Provocateur à souhait, il n’a pas été ménagé par ses adversaires directs. Courageux et audacieux.

 

    : (moyen)

Lloris : encore au chômage, il s’est chauffé les gants sur une frappe flottante de Pjanic hors cadre. A part ça, son jeu au pied n’est toujours pas rassurant.

M’Vila : très convaincant pour ses deux premières sélections, Laurent Blanc lui a maintenu sa confiance, dans un rôle de milieu plus relayeur, du fait de la présence de Diarra. Moins en vue que vendredi soir, il a néanmoins rendu une copie propre. Une maturité précoce vraiment intéressante.

Clichy : un match à l’identique de celui de vendredi contre la Biélorussie, le duel décisif perdu face à Hleb en moins. Jamais pris en défaut sur son côté, il est aussi celui qui a trouvé Benzema dans la surface de réparation avant l’exploit du madrilène.

Mexès : meilleur physiquement, il s’est montré plus rassurant que sur les deux dernières sorties.

 

   : (médiocre, insuffisant)

Sagna : sérieux défensivement, son rendement offensif est famélique. Trop léger encore.

 

  : (franchement mauvais)

X

 : (catastrophique, ridicule)

X

 

Bonne nuit…

 

Charelca

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  • Charelca, bientôt quadra, amoureux du foot et de sa dramaturgie unique. Enfant de Séville, fan de Platoche, il n'y a qu'une place pour un club dans mon coeur. En revanche, l'esprit est ouvert pour accueillir avec bonheur tous les passionnés.
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