A neuf journées de la fin de la saison, l’ogre parigo-qatari n’a toujours aucune marge en Ligue 1 et n’est pas assuré d’être champion. Ses pseudos challengers, tous au ralenti, ne rivalisent que dans l’inanité du jeu déployé. Du coup, très régulièrement, des derniers de la classe battent sans vergogne des clubs au budget trois ou quatre fois supérieur. Le niveau du championnat français a atteint un seuil de médiocrité critique. Le football professionnel français de club semble dépassé. Mais tout va bien, Canal+ bat ses records d’audience…
Trois mois de silence sur mon blog… Plusieurs fidèles m’ont posé la question : « mais qu’est-ce que tu fous ? ». A quand un article sur le PSG, « sublime » quart-de-finaliste de la Ligue des Champions ? Sur l’OL et son incroyable loupé d’un huitième titre qui lui tendait les bras ? Ou sur les Verts, les seuls à proposer un semblant de jeu collectif en 2013 (pour le coup, c’est vrai… jusqu’au prochain derby où ils se planteront lamentablement, rongés par une jalousie haineuse destructrice) ? Et les Bleus à la mode Deschamps où les renégats de Knysna (Anelka et Toulalan mis à part) ont tous repris place dans le bus ? Et le Barça ? Et son Messi qui succède à Pelé ?
En fait, c’est assez simple : le football professionnel m’écœure de plus en plus. La plupart des joueurs, par bêtise ou ignorance, ne mesurent pas la chance qui leur est donnée et sont devenus des intermittents du football. Ils jouent quand bon leur semble, occultant le plus souvent l’intérêt collectif au profit d’une stratégie purement individuelle. Inexorablement, lentement mais sûrement, le football se perd, ses valeurs universelles se délitent et tous les amateurs amoureux de ce sport (ou presque) ferment les yeux dans une mouvance « panurgienne » abjecte dictée par le sacro-saint dogme de la fatalité.
Et bien moi je m’y refuse. J’exècre la médiocrité et je méprise ces ignares millionnaires dépourvus de sens de responsabilité et de conscience professionnelle. Pour me ressourcer, à 40 piges, j’ai pris sous mon aile un groupe de 14 gamins. Ils ont 11 ans et après seulement six mois, sont devenus ma plus belle fierté footballistique. A l’entrainement du vendredi soir, à moins 2°C, ils n’ont pas froid. Moi non plus. Le samedi après-midi, jour de match, mon cœur bat fort avec eux. C’est qu’il faut les voir courir, écouter religieusement les causeries d’avant-match, se donner l’un pour l’autre, éradiquant toute once d’égocentrisme. Ils ne râlent jamais après l’arbitre, ne se roulent pas par terre pour une caresse, n’insultent pas leur adversaire. Ils jouent. Pour le jeu. Pour l’équipe. Pas pour eux. Et en plus, ils gagnent les cochons… Je vais tenter de les accompagner quatre ans et je me fais le pari ici de les rendre aussi beaux dans leur âme de footeux à quinze ans. Heureux de jouer pour leurs couleurs, pour l’amour du sport, oui, l’amour du sport.
Leurs modèles sont pourtant des minables. Ibrahimovic ? Un talent fou, mais un sale mec sur le terrain. Comme Thiago Silva et tous leurs nouveaux équipiers mercenaires ; on gueule sur l’arbitre, on le toise, on le bouscule même, on vocifère, on aboie tels des chiens galeux. En plus, ça ne sert à rien, les arbitres ne les comprennent pas… puisque les trois-quarts du onze de départ ne parlent même pas la langue de Molière. Le PSG ne représente en rien la France et sa présence en ¼ de finale de la Ligue des champions est de toute manière un leurre. Valence est une équipe très moyenne (sa défense, c’est Rami, Mathieu et Cissokho, celui-là même qui a escroqué footballistiquement Lyon durant deux ans et demi). Le seul match des parisiens face à une référence européenne, c’était à Porto. Le PSG n’a jamais vu le ballon. Il sera ridiculisé par le Barça, surtout si ses 11 nains se chargent à nouveau comme des mulets et courent… comme des lapins pendant 90 minutes. Et les pigeons, c’est qui, hein ? (désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher).
Messi est certes le plus grand joueur de tous les temps mais personne ne me fera croire que les barcelonais ne tournent qu'à la horchata. Oui, les joueurs du Barça sont dopés. Les idéalistes se sont voilés la face avec Armstrong pendant dix ans, même quand Pantani mourrait subitement sans raison et que d’autres, footballeurs américains, boxeurs ou athlètes clamsaient avec un foie rongé ou des gonades grosses comme des melons. Les soi-disant spécialistes du football veulent nous faire croire que le Barça explose n’importe qui par sa supériorité dans l’utilisation du ballon. C’est vrai mais ils occultent une chose : avant d’utiliser le ballon, il faut l’avoir récupéré. Or il est humainement impossible de réaliser un pressing de feu pendant une heure et demie. Impossible. C’est pourtant ce qu’ont fait les catalans face à Milan, comme ils l’avaient fait il y an un an lors d’un Clasico orgastisque ( Tsunami au Camp Nou ).
Ceux qui ne semblent pas dopés, en revanche, ce sont les lyonnais et les marseillais. Grotesques tour à tour chaque week-end en 2013, ils jouent aux épiciers, l’œil dans le rétro fixé sur Nice et Saint-Etienne (brrr…), ayant abandonné toute ambition de titre. Minables. Le pire, c’est que Lyon peut encore être champion ! Paris, ridiculisé en supériorité numérique face à Rennes et à Reims n’a aucune marge, même face aux petits, perd ses nerfs à la moindre occasion (Léonardo, quel triste sire !) et il suffirait que les lyonnais retrouvent ce qui avait fait leur force à l’automne pour les coiffer sur le fil. Mais à quoi bon, au fond ? Quelle valeur accordée au titre d’un championnat devenu mineur, sans équipe de tête et où celles qui trainent en queue de classement peuvent rebondir à chaque journée ? Passionnant ce championnat ? Mais non ! Le jeu est ridicule ! Des passes ratées à cinq mètres, des dribbles inexistants, des coachs frileux ! Beurk ! Et vous savez quoi ? Les acteurs s’en tapent ! Pauvres supporters, les cocus de l’affaire ! Même les arbitres sont devenus d’affreux comédiens. Duhamel, c’est abominable ! Un guignol ! Seul Turpin surnage. Il est l’exception. Qu’on le préserve, par pitié !
Allez, vivement samedi, mes gones et moi nous rendons à Saint-Jean de Touslas. Ça fait rêver, hein ? S’ils perdent (ce serait la première fois de la saison), mes U12 pleureront toutes les larmes de leur corps. Je leur dirai que ce n’est pas grave (je leur ai déjà dit, en fait), que le résultat est accessoire. Car l’essentiel est ailleurs… Mais je sais d’avance qu’ils auront tout donné. Car ils ne trichent pas. Avec eux, je ne serai jamais cocu.
Charelca