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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 07:25

 

En trois jours, de Madrid à Lyon, Claude Puel a de nouveau étalé ses limites dans ses choix tactiques et la gestion de son groupe, fragilisant un peu plus sa position à un an du terme de son contrat…

 

 

Le retour de la migraine

 

Le printemps commence à peine et l’Olympique lyonnais n’a déjà plus que le championnat pour rêver d’un titre, qui lui échappe depuis trois ans et l’arrivée de Claude Puel entre Rhône et Saône. Eliminé sans gloire, c’est un doux euphémisme, des deux coupes nationales, l’OL a quitté mercredi dernier la Champions League, balayé logiquement par un très bon Real Madrid, dont je maintiens d’ailleurs ici qu’il ne sera pas loin de la finale de l’épreuve, le 28 mai prochain, à Wembley (cf. Tsunami au Camp Nou ).

 

Seulement, pour décrocher un huitième titre national, les lyonnais ne disposent pas de droit à l’erreur. Plombés par un début de championnat aux résultats totalement grotesques (une victoire et 5 points après sept journées, avec une 18ème place à la clé), ils courent désormais désespérément après les Dogues, dont la réussite sur le dernier mois a de quoi faire renoncer les plus pugnaces.

 

La série lyonnaise en 2011 est pourtant plus qu’honorable, avec un rythme de 2 points par match (18 points glanés en 9 journées), celui-là même qui suffit généralement pour être sacré champion. Le problème est que Lille et Marseille font mieux (20 et 22 points sur la même période) et que Lyon pointe aujourd’hui à 6 points du leader nordiste. Un gouffre, en théorie, à 10 journées de la fin.

 

Le pessimisme ambiant ayant subitement regagné la Capitale des Gaules, après trois mois de calme et l’esquisse d’une accélération irrésistible, n’a tenu pourtant qu’à deux minutes. Car si Rennes n’avait pas égalisé à la 88ème minute de son match à Gerland samedi soir, chacun aurait vanté cette semaine la force psychologique des lyonnais, capables de vaincre une de leur bête noire (les bretons sont invaincus à Gerland depuis six ans), toujours en course pour le titre, trois jours seulement après avoir été corrigés à Madrid.

 

Mais parce que le scénario fut bien contraire et que la migraine habitera les têtes lyonnaises (internationaux en sélection mis à part) pendant deux longues semaines, avant que l’angoisse de la moindre défaite, qui serait irrémédiable pour ses ambitions nationales, ne les saisisse à l’aube de chacune des 10 dernières journées, il faut bien s’interroger sur les causes du mal.

 

Or, pour une fois, je ne vois qu’un seul responsable dans l’affaire. Si la défaite à Madrid, par sa netteté, a permis que soit passés sous silence des choix tactiques dénués de toute logique, le nul concédé face à Rennes, à 11 contre 10, après avoir maîtrisé la rencontre presque facilement, a laissé éclater au grand jour le manque de discernement élémentaire de Claude Puel dans son coaching.

 

 

Les mauvais choix de Claude Puel

 

L’un des 20 entraineurs les mieux payés en Europe, dont le salaire hallucinant serait de 240 000 euros mensuels, n’est pas exactement, comment dire, un modèle de rapport qualité-prix. Avant lui, Lyon régnait. Avec lui, Lyon ne fait plus peur à personne. Et les choix de Puel sont clairement pour quelque chose dans les échecs répétés de son équipe. La semaine dernière, ce fut patent…

 

  • Le désert offensif de Madrid

 

Après quinze minutes de jeu de ce funeste 1/8ème de finale, chacun avait compris que le pauvre Jimmy Briand était totalement dépassé par l’enjeu, perdant tous ses ballons, dévoré par un Marcelo bondissant. Pas Claude Puel, qui laissa l’ancien rennais une éternité sur la pelouse, même après que celui-ci oublia de suivre l’arrière brésilien dans sa percée qui, inéluctablement, déboucha sur le premier but madrilène.

 

Oui, je sais, la faiblesse de la défense centrale lyonnaise, Cris en tête, n’a rien arrangé à l’affaire, c’est un fait. Mais je veux qu’on m’explique pourquoi un joueur globalement très décevant depuis le début de saison a été préféré au lyonnais le plus en forme de l’année 2011 : Bafetimbi Gomis.

 

Qu’on laisse le fait qu’ils ne présentent pas le même profil à des discussions de comptoir entre hilotes du football, par pitié. La forme du moment justifiait bien évidemment la titularisation de Gomis qui, rappelons-le, fut le joueur qui se créa les deux seules occasions lyonnaises du match aller. A charge de Puel d’expliquer à Lisandro qu’il devait jouer sur un côté, même à droite si Delgado avait été maintenu à gauche. Et il est plus que probable que Marcelo, avec l’argentin hirsute dans le dos, aurait d’ailleurs été plus prudent dans ses intentions offensives.

 

Bref, en dehors d’une frappe de Delgado détournée par Casillas (en fait, le tir n’était même pas cadré) au milieu de la première période, le public madrilène n’a pas connu le moindre frisson. Le Real était plus fort, beaucoup plus fort, certes, mais il était au complet. L’OL, lui, n’a pas présenté son meilleur profil, parce qu’il s’est lui-même compliqué la tâche en alignant des joueurs hors de forme (Briand et Delgado) ou trop justes physiquement parce que revenant de blessure (Cris et Gourcuff). C’est inadmissible.

 

Rien ne dit bien sûr qu’avec Diakhaté, Pjanic et Gomis sur la pelouse, l’OL aurait éliminé le Real, loin de là ! Mais au moins les lyonnais auraient aligné leurs forces les plus vigoureuses du moment. Et si tant est que la titularisation de ses cadres ou ses stars présumées, même hors du coup, puisse encore se justifier au coup d’envoi, la moindre des choses aurait été de corriger le tir avant qu’il ne soit trop tard, en sortant Briand après 15 minutes et Gourcuff à la mi-temps. Las ! Au lieu de ça,  nous n’avons entendu que des « allez ! », des « encore ! »… Je n’en peux plus…

 

  • Des changements ? Pourquoi faire ?

 

72 heures après cette fessée castillane, Lyon avait tout à perdre face à Rennes. Ceux qui ont assisté à la rencontre mentiront s’ils n’avouent pas que l’OL est largement supérieur au Stade Rennais. Pendant une heure, les hommes d’Antonetti n’ont pas existé dans le jeu, totalement étouffés par des lyonnais déterminés, auteurs d’un pressing constant réellement épatant.

 

Comme on pouvait le craindre, les gones allaient piocher physiquement dans la dernière demi-heure. Pas très grave dans l’absolu, dès lors que le plus dur avait été fait (croyait-on) avec l’ouverture du score (heureuse) du duo Lisandro-Gomis. Et comme les bretons se retrouvèrent à dix avec l’expulsion de leur seul attaquant sur la pelouse, la 2ème place au général était toute proche.

 

Sauf que dans la foulée de cette expulsion, les rennais, qui ont bien senti qu’en face l’étau se desserrait, se sont sublimés, comme souvent chez les équipes en infériorité numérique, et ont subitement pris la possession du ballon. Et investi le camp lyonnais, faisant planer de manière prégnante la menace de l’égalisation.

 

Qu’aurait fait alors le plus mauvais entraîneur de 1ère division de district du Gard-Lozère ? Assurément, il aurait procédé à des changements, histoire d’apporter du sang frais, notamment à son milieu de terrain ou, avec un temps soit peu plus d’ambition lorsqu’on joue à domicile à 11 contre 10, ses attaquants, totalement inoffensifs depuis la reprise (Lisandro par exemple).

 

Claude Puel, lui, attendit la 83ème minute pour effectuer son premier changement. Je veux qu’on m‘explique. Soit le garçon est fatigué soit il a perdu la raison... Dans tous les cas, il est le premier et à mon sens l’unique responsable de la perte de deux points qui, autant sur un plan comptable que sur un plan psychologique, va peser très lourd dans le sprint final.

 

 

Pour conclure, rappelons que le célèbre principe de Peter s’applique à tous. Claude Puel, pour sa part, aura découvert le sommet de sa courbe dans l’exercice de ses fonctions tenues entre Rhône et Saône. Soyons clairs : sa conscience professionnelle n’est en aucun cas remise en cause et c’est même précisément ce qui apporte à chacun la certitude qu’il s’agit juste d’un problème de compétence. Quoiqu’il arrive dans les trois mois qui viennent, Claude Puel doit partir. Jean-Michel Aulas, qui voyait en lui l’entraîneur capable de pérenniser le règne domestique de l’OL et de lui faire gagner enfin la Ligue des Champions, était le dernier à devoir encore définitivement s’en convaincre. Nul doute que ces trois jours y ont grandement contribué.

 

 

Charelca

charelca@live.fr

 

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commentaires

P
<br /> J'ai également eu l'occasion de voir les émoluments du Glaude... Ceci dit, ton analyse est parfaite Charelca. Pauvres de nous !<br /> <br /> <br />
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  • Charelca, bientôt quadra, amoureux du foot et de sa dramaturgie unique. Enfant de Séville, fan de Platoche, il n'y a qu'une place pour un club dans mon coeur. En revanche, l'esprit est ouvert pour accueillir avec bonheur tous les passionnés.
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