Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juillet 2014 5 04 /07 /juillet /2014 10:25

 

Contre son plus vieil ennemi, l’équipe de France a l’occasion unique, dans un temple, de lancer une véritable frénésie nationale, chassant toutes les rancœurs du passé et les quelques doutes du présent...

 

 

C’est plus fort que nous. Plus fort que tout. A quelques heures du match le plus excitant des Bleus depuis la finale du Mondial 2006, le cœur de tous les français, petits et grands, hommes, femmes et enfants, bat fort.

 

Quand l’école sera finie, il restera une heure et demie pour se préparer, se maquiller, accrocher les drapeaux aux volets, installer les chaises des voisins et la télé dans le jardin et vérifier que les bières sont bien au frais.

 

C’est que, guidés par un druide sans potion mais aux pouvoirs magiques, les Gaulois de Rio peuvent conduire tout un pays au carnaval, 16 ans après celui de sa coupe du monde, lancé après un quart de finale suffocant face aux Romains.

 

On ne demande que ça, alors que tout boîte par ailleurs, jusqu’au plus haut niveau… On veut vibrer, encore plus, et la perspective de retrouver le Brésil en demi-finale changerait totalement, c’est acquis d’avance, la face du week-end à venir et du début de semaine prochaine pour tout un pays.

 

C’est bien ce quart de finale qui va en décider. C’est le juge de paix. Contre cette immense nation de football, l’un des deux grands favoris de la compétition, l’équipe de France a moins de certitudes sur son jeu que son adversaire du jour, c’est un fait. Mais elle paraît portée, transportée même, et rien ne semble pouvoir l’effrayer.

 

Le poids du passé ? 82 ? 86 ? La plupart des Bleus d'aujourd'hui n’étaient encore que des projets dans l’esprit de leurs parents quand Schumacher, Hrubesch et les autres avaient plongé tout un pays dans la désolation au lendemain de la fameuse bataille de Séville. Et si tous les quadras du foot ont encore, et pour toujours, les images de cette tragédie en tête, le match de cet après-midi ne s’inscrit pas dans un esprit de revanche.

 

L’enjeu est ailleurs et il est bien plus noble. Martyrisés, salis et rejetés il y a quatre ans, le maillot bleu et l’institution qui le représente cherchent la rédemption. Nos Bleus sont sur le bon chemin et une élimination ne gommerait pas, bien sûr, les promesses affichées, à deux ans seulement de l’Euro domestique.

 

Mais il est clair qu’un exploit ce soir réinstallerait, dès à présent et pour de bon, nos plus célèbres ambassadeurs dans le cœur de tous les fidèles. Rien ne serait oublié, jamais, mais tout sera pardonné.

 

Sans Ribery, mais avec Evra, les Bleus se dressent face aux allemands avec des chances réelles de gagner la bataille. L’équipe parait assez homogène et la leçon donnée face à la Suisse a apporté de sérieuses indications sur son potentiel.

 

Les petits suisses n’ont rien de Goths, certes, mais si le milieu de terrain français continue son travail de sape, usant son adversaire jusqu’à ce qu’il recule, il peut soulager sa base arrière, certes imperméable depuis le début de la compétition (deux buts seulement encaissés, face à la Suisse, à un moment où cela ne comptait déjà plus) mais qui, soyons lucides, n’a pas encore subi, non plus, de sérieuses attaques.

 

Or Müller, Özil, Götze, voire Schürrle ou Klose, c’est du gros calibre. En face, Sakho et Varane ne peuvent pas encore être parfaitement réglés et Evra, c’est un fait, peut dérailler à tout moment. C’est la réserve majeure qu’on opposera au positivisme ambiant.

 

Pour le reste, la magie de Deschamps, le talent conjugué de Benzema et Pogba et les coups de pied arrêtés de Valbuena sont des armes absolues capables de faire mal à cette Mannschaft-là, moins séduisante qu'il y a quatre ans, la faute peut-être à l'influence déclinante de Schweinsteiger.

 

La bataille sera rude, intense et à n’en pas douter équilibrée. Elle se gagnera donc, aussi, forcément, au courage. Et si dans ce domaine-là, on sait toujours à quoi s’attendre avec les allemands, on attend encore de mesurer celui de ces Gaulois. Mais avec un tel druide, qui sait si ce ne sont pas les Goths qui craignent que le ciel leur tombe sur la tête ?...

 

Charelca

Partager cet article
Repost0

commentaires

J
Pendant la Coupe du Monde de 2006, l’équipe de France n’a pas livré une belle performance, si je me souviens bien. Heureusement que cette année, cela a été différent :)
Répondre
J
Oui notre équipe est depuis ce soir de Novembre portée, capable de déjouer tous les pronostics et mettre à terre toutes les équipes. <br /> C'est en voulant préparer 2016 que l'on va faire de belles choses en 2014.<br /> Ce jour elle est capable de faire dérailler cette machine allemande qui dans son for intérieur n'est pas certaine de pouvoir sortir gagnante de cette confrontation. Fini les équipes au jeu stéréotypé, la capacité des français à créer, à surprendre va faire la différence. Il reste juste aux français d'en faire un peu plus que contre la Suisse et attendre le nom de leur futur adversaire : pourquoi pas la colombie... QUEL MONDIAL DE OUF ! Une tuerie...<br /> Christophe, Bravo pour ton article, j'avais des frissons en le lisant.
Répondre
G
Le match le plus difficile a jouer etait celui contre le Nigeria. Style de jeu different risque de ce faire sortir au pire moment ... Les quart deviennent donc une formalité. Battre un favori est plus simple et chacun doit se souvenir qu'ils en sont capable. trop de monde a oublié l'excellent nul en Espagne des phase qualificative. Je mise sur un 2/0 ... et Muller en pleurs !<br /> Ensuite on croquera le Bresil en ayant la maitrise du jeu (que nous n'auroons pas forcement contre les Allemand) et en finale on espere que le Pays Bas aura laissé gagner l'Argentine. <br /> France Argentine en finale : ca aura de la gueule !
Répondre
S
Excellent ! Du Duluc en mieux merci et allez les bleus !
Répondre

Présentation Du Blog

  • : Le blog de humeurdefoot.over-blog.com
  • : billets d'humeur et analyse de l'actualité du foot sur la scène nationale et internationale : ligue 1, ligue des champions, équipe de france...
  • Contact

Profil De L'auteur

  • Charelca
  • Charelca, bientôt quadra, amoureux du foot et de sa dramaturgie unique. Enfant de Séville, fan de Platoche, il n'y a qu'une place pour un club dans mon coeur. En revanche, l'esprit est ouvert pour accueillir avec bonheur tous les passionnés.
  • Charelca, bientôt quadra, amoureux du foot et de sa dramaturgie unique. Enfant de Séville, fan de Platoche, il n'y a qu'une place pour un club dans mon coeur. En revanche, l'esprit est ouvert pour accueillir avec bonheur tous les passionnés.

Recherche