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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 21:02

 

Dimanche soir, en quelques heures, le téléspectateur que j’étais est passé par tous les états : tour à tour admiratif, angoissé, exalté et ému devant la bande à Onesta, puis déconfit, abattu et résigné face à la désormais traditionnelle purge cryptée de la Ligue 1.

C’est que, ébloui et dynamisé par la magnificence de nos handballeurs, dont le règne sans partage ravive en chacun de nous une fibre patriotique ô combien salvatrice, j’ai osé, dans la foulée, suivre avec un œil attentif le Monaco-Marseille qui clôturait la 21ème journée du championnat... Quelle connerie ! Je suis tout simplement passé du rêve au cauchemar, de ce que le sport peut offrir de plus beau à ce qu’il peut produire de plus laid…

 

 

Je ne sais pas exactement ce que Claude Onesta, Jérôme Fernandez et les autres se sont dits, dimanche soir, dans l’intimité de leur vestiaire, juste avant les prolongations de cette grande finale. J’espère qu’une caméra indiscrète, façon Yeux dans les Bleus, nous le révèlera un jour (certainement d’ailleurs) car franchement, qui, à cet instant précis, n’a pas cru que l’égalisation danoise assommante, survenue à 4 minuscules secondes de la sirène, n’allait pas déboucher, dix minutes de temps de jeu plus tard, sur la fin cruelle d’un règne déjà admirable ? Pas grand monde, assurément, quand bien même le talent de ce groupe exceptionnel paraît largement supérieur à tous ses adversaires.

 

Il y a autre chose, évidemment. Cette équipe est habitée par un esprit sain et s’appuie sur un ensemble de valeurs d’un autre temps. Des valeurs on ne peut plus naturelles, finalement, mais qui apparaissent presque désuètes aujourd’hui, dans le monde à paillettes du sport de haut niveau. Le respect, l’humilité, le don de soi, l’altruisme… C’est quoi déjà ?...

 

Bertrand Gilles, Thierry Omeyer et Nikola Karabatic ont tous trois été élu, à un moment de leur carrière, meilleur joueur du monde. Or seules leurs performances sur les parquets le rappellent. Rien d’autre. Pas l’once d’une attitude arrogante, ni l’esquisse d’un comportement suffisant, aucun signe d’impatience. Jamais. Des Champions, des vrais. Chapeau.

 

Rasséréné par cette merveilleuse victoire, j’avalai expressément mon potage et regagnai mon canapé, encore réchauffé par l’excitation et l’émotion de deux heures frénétiques franchement partisanes. J’étais, aussi, curieux de revoir Mahamadou Diarra, ce joueur fabuleux, base fondamentale du triangle du milieu de terrain inégalé du Roi Lyon, de 2002 à 2006, et venu de Madrid pour sauver Monaco, au bord du Rocher, pardon, du précipice.

 

Et bien figurez-vous que même à court de compétition (après deux années comme titulaire au Real, le malien, meurtri par des blessures à répétition, n’a joué qu’une quarantaine de matchs sur les trois dernières saisons), « Djila » Diarra fut le meilleur joueur sur la pelouse... Stabilisant facilement le milieu monégasque, il délivra également, juste avant la mi-temps, un modèle de passe décisive à Coutadeur, mais l’ancien manceau gâcha de manière pitoyable cette occasion. Dommage car ce fut la seule du match… Si si…

 

Mes amis, vous comprendrez que la purge cryptée du dimanche soir a touché son paroxysme avec ce pseudo derby méditerranéen. Un spectacle lamentable, souvent techniquement grotesque pour des professionnels millionnaires... Deschamps, qui n’est finalement amnésique qu’en matière d’arbitrage, a logiquement reconnu la nullité de la production de son équipe. Qu’il se rassure comme il peut : l’autre huitième de finaliste français de la Ligue de Champions, l’Olympique Lyonnais, a fait presque pire, samedi, reproduisant ses grossières insuffisances, aperçues, entre autres, à Lisbonne et Gelsenkirchen, respectivement contre Benfica et Schalke 04.

 

 

            Les deux « Olympiques » ont été nuls ce week-end, laissant Lille s’envoler. Mais ne me parlez plus d’Olympique pour ces deux-là ! S’il vous plaît ! De l’Olympique, je ne vois aujourd’hui que les Jeux. Les prochains se dérouleront à Londres, dans un an, et nos Experts se chargeront alors de notre cure de jouvence. Je leur dis déjà merci. Merci d’avance pour tout ce qu'ils n’ont pas encore fait.

 

 

Charelca

charelca@live.fr

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 19:13

 

Lundi dernier, le premier Ballon d’Or FIFA de l’histoire a été décerné à Lionel Messi, à la surprise générale. Un paradoxe dès lors que ce trophée a récompensé, pour la seconde fois, le meilleur joueur du monde, mais aussi une révolution dans l’approche de cette distinction prestigieuse et très prisée…

 

 

            Aucun amateur de ballon rond normalement constitué ne repoussera l’idée que Lionel Messi représente aujourd’hui le meilleur joueur de football de la planète. L’unanimité autour de ce constat aurait dû légitimer à elle seule l’attribution du trophée du Ballon d’Or au petit attaquant argentin.

 

Pourtant, personne ou presque ne l’attendait et les débats, du café du commerce jusque dans les médias (dont les hauteurs de vue, par ailleurs, se sont sensiblement rapprochées), portaient plus sur la difficulté de départager Xavi et Iniesta, les deux autres merveilles du Barça, catalanes et « accessoirement » championnes du monde en Afrique du sud.

 

C’est que, historiquement, le Ballon d’Or, 55 ans et toutes ses dents, avait toujours ou presque récompensé un joueur alliant ses qualités footballistiques individuelles à son palmarès dans l’année d’attribution du trophée, sans oublier un comportement général exemplaire. C’est ainsi, par exemple, que Matthias Sammer et Fabio Cannavaro, vainqueurs respectifs d’un Euro (1996) et d’une Coupe du monde (2006), furent sacrés et que Zidane, pour deux gestes inexcusables, perdit deux Ballons d’Or.

 

Dans l’esprit de beaucoup, 2010, année de Coupe du monde, devait donc récompenser un espagnol. Xavi le stratège avait ma préférence, plutôt qu’Iniesta, devant Sneijder, Forlan et Schweinsteiger (Le 1er Ballon d'Or FIFA France Football pour Xavi Hernández (Bilan de la XIXème Coupe du monde: 10/10) ). Pour aller jusqu’au bout du raisonnement, on peut même avancer l’idée qu’au lendemain de la finale de ce Mondial, Messi ne figurait même pas dans les prétendants sérieux au trophée.

 

Oui mais voilà, les critères d’attribution du Ballon d’Or ont évolué et à la différence des seuls journalistes (avec qui Sneijder aurait été récompensé), les acteurs directs du jeu (joueurs et entraîneurs) ont privilégié le talent, l’éclat, le génie. C’est vrai, Messi est un génie comme le football en apporte un par décennie. Oui, il est au-dessus de tous les autres. Et reconnaissons que son automne barcelonesque fut prodigieux.

 

Pourtant, je maintiens qu’il n’aurait pas dû être récompensé. Pas seulement parce qu’Iniesta et Xavi le méritaient aussi ou parce que l’attaquant argentin traversa la Coupe du Monde sans inscrire le moindre but, mais pour une autre raison : Messi a-t-il été décisif dans les instants clés de la saison ? A-t-il su élever le niveau de son équipe lorsque celle-ci était dans la difficulté ? Cherchez bien… la demi-finale étouffante de Ligue des Champions face à l’Inter Milan, le quart-de-finale contre l’Allemagne en Afrique du sud (le 2ème but allemand n’est intervenu qu’à 20 minutes de la fin)… Quel fut le rayonnement de Messi dans ces grands matchs où l’on attend des tous grands qu’ils fassent la différence ?

 

Martyriser Levante ou Rosenborg en empilant les buts est une chose, éventrer la défense hermétique de l’Inter ou sublimer le collectif argentin pour résister à l’Allemagne en est une autre. Non pas que Messi n’en soit pas capable (bien sûr que si) mais il est un fait que, cette année, il a échoué là où le monde entier l’attendait. C’est la réserve majeure que j’oppose à son second sacre.

 

La vérité, c’est qu’en cédant la marque « Ballon d’Or » à la FIFA, France Football et la société Amaury ont aussi vendu son âme. Désormais, une merveille de joueur comme Xavi Hernandez ne sera jamais Ballon d’Or parce qu’il ne marque que 10 buts par saison et qu'il est incapable de dribbler quatre adversaires d’affilée. J’avance pourtant l’idée que Xavi est plus important dans le jeu du Barça que Messi. Et que si Guardiola doit choisir de se priver de l’un des deux, il gardera Xavi.

 

Quant à Iniesta, plus jeune que son binôme de la Masia, son but décisif en finale de Coupe du monde n’aura pas suffi. Il garde cependant une chance d’être récompensé un jour, mais il devra prier pour que Messi s’essouffle et ne cherche pas à devenir le premier joueur de l’histoire à glaner 4 Ballons d’Or, ce que son âge, son talent et cette version remixée du trophée peuvent clairement lui offrir…

 

 

Charelca

charelca@live.fr

 

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 08:48

 

Coucou,

 

La quarantaine approche doucement et la passion est intacte.

 

Elle est née avec une brutale précocité au crépuscule de la saison 1979-1980, le soir d’une « majestueuse » affiche : Olympique Lyonnais – FC Avignon, barrage pour un maintien en 1ère Division, au stade de Gerland, quand la piste d’athlétisme n’était pas encore devenue une fosse et que des grillages en tribune retenaient les jets des canettes de bière vendues à l’intérieur de l’enceinte.

 

Elle a grandi en trois temps à travers la Maison Bleue et Platoche, notre Dieu sans main à nous, un « 10 » comme on n’en fait plus, accessoirement triple meilleur buteur d’un Calcio pourtant terriblement castrateur :  

d'abord lors de l’inoubliable campagne du Mondial espagnol, lancée au Parc des Princes par un coup-franc libérateur contre la Hollande vieillissante de Krol et achevée par des larmes, communes à toute une nation, au terme merveilleusement cruel de la fameuse bataille de Séville;

puis dans un Euro domestique flamboyant où, dans la langue cocorico, la France découvrait que gagner ne s’accordait plus seulement avec Hinault, Prost ou Noah;

enfin dans une double symphonie mexicaine, brûlante dans son intensité et inégalée dans sa dimension technique avec des cousins brésiliens à Guadalajara, mais aussi brillamment tactique, juste avant, lors de l’extinction du volcan italien.

 

Dans le même temps, elle s’est aussi forgée à l’école de la modestie pendant six interminables années, comme abonné au pensionnat d’une D2 à deux poules, quand Louhans-Cuiseaux s’appelait encore Cuiseaux-Louhans et que Montceau-les-Mines et Le Puy s’amusaient sans vergogne, parfois, à Gerland.

 

Elle a ensuite mûri devant la télévision et la révolution cryptée ; après le film du dimanche soir, quand papa et maman se couchaient, devant le Canto mancunien, un peu, et le Barça à trois défenseurs de Maître Cruijff, surtout.

 

Elle s’est aussi épanouie en jouant, très modestement, en éduquant, très simplement, et en observant, parfois jusqu’à l’overdose, cette maîtresse aux charmes inattendus et différents chaque soir ou presque.

 

Elle s’est enfin enrichie des contacts noués au fil d’une vie professionnelle de nomade sur un rythme quadriennal, comme la coupe du monde. Ces autres férus, ces parents, ces amis, ces potes, ces camarades, défendent tous avec la même passion des couleurs qui leur sont chères. Ils supportent les Girondins, l’AJA, les Merengues ou les Blaugranas, l’OM ou le PSG, les Verts ou les Sang et Or, les Lionceaux ou les Canaris, mais aussi le Torino, Montpellier, Brest, Bastia, Nîmes, Alès, et… l’Olympique lyonnais, bien sûr. Un jour, je les rassemblerai tous. Ce sera mon apéro géant du foot.

 

En attendant, je les invite, eux mais aussi tous les autres, ici, dans un espace dédié à une certaine idée du jeu, chère à Rinus Michels, mais aussi à la critique.

Oui, la critique, parce que j’ai eu la désagréable impression, au cours du mois dernier, que ma passion aurait pu être écornée. Or je suis, comme beaucoup, un enfant de Séville. J’ai pleuré avec Marius, Gigi, le grand Max et tous les autres. Et personne n’a le droit de casser mon jouet. Pardon, notre jouet…

 

Charelca

charelca@live.fr

 

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  • Charelca, bientôt quadra, amoureux du foot et de sa dramaturgie unique. Enfant de Séville, fan de Platoche, il n'y a qu'une place pour un club dans mon coeur. En revanche, l'esprit est ouvert pour accueillir avec bonheur tous les passionnés.
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