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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 13:06

 

Quatrième chapitre du bilan de la Coupe du monde disputée en Afrique du Sud. Après le triomphe espagnol, les déboires de l’arbitrage et la catastrophe française, retour sur la bonne surprise de cette coupe du monde : le jeu alléchant et efficace proposé par l’Allemagne.

 

   

            Les « teutons » sont toujours là, et désormais ils gagnent avec la manière, qu’on se le dise !

Brillante troisième de l’épreuve, la « Mannschaft » a séduit tous les observateurs, grâce à un jeu chatoyant, au point même, à la veille des demi-finales, de devenir le favori de certains paris en ligne, l’autre tube de l’été.

 

Mais face à l’Espagne, la bande au bon Löw s’est logiquement inclinée, au terme d’une rencontre magnifique de technicité et de fair-play, parce que son jeu ne disposait pas encore, entre autres, de la maturité de celui de son adversaire, futur vainqueur de la compétition.

 

Gageons cependant que dans deux ans, pour l’Euro polono-ukrainien, l’Allemagne aura étoffé son jeu, amélioré certains détails et se posera comme le principal adversaire de « Spaindermen III : les cannibales ».

 

Un embryon de football total

 

            Nous n’y sommes pas encore tout à fait, mais on s’en rapproche. Dans le quart de finale contre l’Argentine a flotté le doux parfum d’un football d’un autre temps, celui merveilleux où les dix joueurs de champ attaquaient et défendaient en même temps. Ces joueurs étaient néerlandais, s’appelaient notamment Cruijff, Neeskens, Krol et appliquaient rigoureusement les consignes d’un idéaliste, Rinus Michels, le mythique entraîneur du grand Ajax, qui régna sur l’Europe au début des années 1970.

 

Il faut oser la comparaison mais l’analyse du match contre la troupe de Diego va dans ce sens. Bien qu’acceptant de subir la domination argentine, les allemands défendaient tellement bien qu’ils n’ont jamais semblé en difficulté, face à des attaquants pourtant théoriquement monstrueux. Ni Messi, ni Higuain, ni Tevez n’ont en effet fait trembler le bloc allemand, compact comme aux plus grandes heures germaines.

 

Mais ces onze joueurs-là ne se sont pas contentés de défendre parfaitement ensemble. A chaque fois qu’ils le pouvaient, ils attaquaient aussi à onze. Cette volonté de se projeter vers l’avant, ensemble, a permis aux coéquipiers de Philipp Lahm d’être dangereux à chaque offensive. L’Argentine (0-4), mais aussi l’Angleterre (1-4) et l’Australie (0-4) ont ainsi pu apprendre la nouvelle preuve par quatre.

 

Malheureusement pour la Mannschaft, ce football requiert un investissement sur le plan physique hors du commun et ne souffre, notamment défensivement, d’aucune approximation.

Emoussés en demi-finale, les jeunes allemands n’ont pas su trouver d’autres armes pour déstabiliser le collectif parfaitement huilé des espagnols et ont chuté, logiquement.

 

« Breitnigge », trente ans après

 

            De ce superbe collectif allemand sont à ressortir notamment les performances répétées  de Friedrich, Khedira et Ösil. Aucun des trois n’évolue encore au Bayern Munich ; heureusement pour l’intérêt de la Bundesliga.

Mais les deux joueurs qui ont le plus impressionné sont bien bavarois…

 

Bastian Schweinsteiger est un joueur merveilleux. Il est le prototype du joueur de football du 21ème siècle : athlétique, physique, technique et intelligent dans le jeu. Auteur d’une saison formidable avec le Bayern Munich (doublé coupe-championnat), échouant pour un fabuleux triplé en finale de la Ligue des Champions, il a étincelé le milieu de terrain allemand de sa classe durant toute cette coupe du monde. Il a fini sur les rotules la finale en chocolat mais, en tant que vice-capitaine (en l’absence de Lahm, c’est lui qui porta le brassard contre l’Uruguay), s’est toujours montré le leader technique de sa formation.

Annoncé très jeune comme le successeur de Lothar Matthäus, capitaine de l’Allemagne championne du monde en 1990, « Schweini » a mis du temps pour confirmer son énorme talent. Désormais c’est chose faite, mais c’est à un autre munichois, plus ancien, que son jeu s’apparente : Paul Breitner. Bien qu’ayant débuté comme arrière latéral, le barbu allemand fut  un précurseur du milieu de terrain relayeur, tel qu’on le définit aujourd’hui, et son impact dans le jeu du Bayern et de l’ex-R.F.A. était prépondérant.

Schweinsteiger, par sa capacité à entrainer son équipe vers l’avant dès la récupération du ballon, et plus généralement par son influence sur le collectif, s’en rapproche. Il est en tous cas un modèle pour tous les amoureux du jeu et de ses composantes technique et tactique.

 

A l’époque où jouait Breitner, l’autre star du Bayern Munich et de la funeste R.F.A. était un certain Karl-Heinz Rummenigge. Cet immense joueur (double Ballon d’Or en 1980 et 1981) a trouvé son clone, tout aussi précoce que lui : il se nomme Thomas Müller.

Plein de culot, débordant d’enthousiasme, l’attaquant droit de la Mannschaft fut sans conteste la plus grande révélation de ce Mondial. Il a tout pour lui : l’explosivité, le sens du jeu et des qualités remarquables devant le but. A tout juste vingt ans, il termine co-meilleur buteur de la compétition. Ça promet…

Son absence pour suspension de la demi-finale contre l’Espagne fut un vrai crève-cœur, surtout quand on se souvient que le carton jaune reçu en quart de finale face à l’Argentine faisait suite à une main involontaire. D’ailleurs, cette absence fut déterminante dans l’incapacité allemande à mettre en danger la défense espagnole.

Thomas Müller est à l’image de cette équipe : talentueux, insouciant mais discipliné et déterminé. Il sera sans doute un des atouts majeurs de la Mannschaft dans deux ans, entre Varsovie et Kiev.

 

En 1980, le duo magique Breitner-Rummenigge était surnommé « Breitnigge » en Bavière et dans toute l’Allemagne. Trente ans plus tard, de Munich à Johannesburg, on a découvert « Schweinüller »…

 

           

            L’Allemagne a réussi sa révolution : elle ambitionne désormais de conquérir le monde à travers un jeu rapide et technique, tourné vers l’avant. En ce sens, elle se rapproche de l’Espagne qu’elle défiera peut-être à nouveau dans deux ans.

Il lui reste cependant à étoffer la palette de son jeu avec d’autres armes offensives que la contre-attaque. Compte tenu de sa moyenne d’âge, la plus jeune de toutes les formations européennes, elle peut prendre son temps, l’avenir lui appartient…

 

- Charelca -

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  • Charelca, bientôt quadra, amoureux du foot et de sa dramaturgie unique. Enfant de Séville, fan de Platoche, il n'y a qu'une place pour un club dans mon coeur. En revanche, l'esprit est ouvert pour accueillir avec bonheur tous les passionnés.
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